lundi 18 septembre 2006

Bébé Made in India...

J'ai piqué cet article sur le blog de Sas... et j'attends avec impatience vos comments...

http://www.marieclaire.fr/mcl/1229-psycho_societe/1237-phenomenes_de_societe/55887-des_bebes_made_in_india/

Qui a lu cet article paru dans Marie-Claire de Septembre 2006?

DES BEBES MADE IN INDIA

De plus en plus de couples stériles, venus des 4 coins du monde, débarquent en Inde à la recherche d'une mère porteuse. Louer un ventre y est facile, rapide et beaucoup moins cher. Un vrai business qui profite de la misère des uns et du désespoir des autres.
Par Sylvia Spring

Lorsqu'il leur a fallu trouver de nouvelles solutions pour résoudre leur problème de stérilité, Bobby et Nikki Bains, qui vivent dans la banlieue de Londres, n'ont pas été à court d'idées. Après les plantes médicinales, la prière, les astrologues, les devins et autres gourous indiens, ils ont finalement apposé une affice sur la vitre arrière de leur voiture: "Recherchons mère porteuse contre 14 000 euros". Après 5 FIV ratées et 2 années de recherches infructueuses pour dénicher une mère porteuse en Angleterre, le couple a opté pour une solution qui ne leur pose aucun problème de conscience: louer le ventre d'une Indienne pour porter leur enfant.

C'est grâce aux annonces publiées dans la presse de Bombay qu'ils ont trouvé une mère consentante, que Nikki décrit comme "très gentille": "A nos yeux, elle était la plus compatible. Elle est petite, comme moi, et de plus nous avons la même couleur de peau."Nikki et Bobby Bains font partie d'un marché en plein essor: le tourisme de la fertilité.

Des prix bas, une vraie qualité de soins, des donneuses d'ovules et des mères porteuses disponibles attirent de plus en plus de couples européens, mais aussi thailandais, russes et chinois, en Inde, un pays qui offre l'avantage de disposer de médecins anglophones.Si l'on en croit un rapport publié par les cliniques spécialisées dans le traitement de la stérilité en Inde, le nombre d'enfants nés grâce à des mères porteuses a plus que doublé ces 3 dernières années, et rapporté plus de 350 millions d'euros par an.

"Dans mon établissement, le nombre de couples anglais et américains a effectivement explosé, constate le Dr A. Malpani, directeur d'une clinique à Bombay. Environ 15% de mes patients sont aujourd'hui des étrangers qui n'ont aucun lien familial dans notre pays".Les couples stériles sont attirés non seulement par le coût réduit des traitements médicaux, mais aussi par une réglementation peu contraignante. Les autorités britanniques ont déclaré illégale la rénumération des mères porteuses. Seuls leurs frais peuvent être remboursés à hauteur de 14 000 euros, ce qui ne motive guère les vocations. En revanche, le Conseil Indien pour la recherche médicale autorise les mères porteuses à réclamer une compensation financière en plus du remboursement de leurs dépenses- qui dépassent rarement 4 000 euros.

Les grossesses par FIV en Grande Bretagne sont si coûteuses- les cliniques privées, qui en réalisent 70%, les facturent 14 000 euros par tentative- et si complexes que la BBC en a fait une série TV, "The Family Man", qui dépeint les aventures d'un énigmatique expert en fertilité. Les cliniques indiennes, elles, proposent le même traitement médical pour environ 5 600 euros- billets d'avion et séjour à l'hôtel compris. Alors que, dans les cliniques anglaises, on n'accepte d'implanter dans l'utérus que 2 embryons à la fois, les médecins indiens en permettent 6.C'est cette flexibilité qui a incité le couple Bains à entreprendre leurs démarches dans ce pays. "2 embryons en Angleterre, 3 fois plus ici... la probabilité de concevoir un enfant dès la 1ère FIV est du coup plus elevé".

Mais les complications médicales sont réelles quand on implante autant d'embryons. Le Dr Malpani se défend en arguant que si la technologie était parfaite, il se limiterait à un seul. "Avant d'atteindre ce stade de perfectionnement technologique, nous estimons que les clients ont le droit de choisir le nombre d'embryons à implanter".Les dangers des grossesses multiples sont pourtant parfaitement connus: risque plus élevé de naissances prématurées, de nouveau- nés de petit poids, et de morts- nés. Outre ces écentuelles complications médicales, qui peuvent aussi mettre en danger la santé des femmes, les mères porteuses sont très souvent stigmatisées par leur entourage. "Nikki numéro 2"- c'est ainsi que Nikki a rebaptisé sa mère porteuse- a avoué au couple Bains que sa famille n'était pas franchement ravie de la voir porter l'enfant d'une autre.

Les clients étrangers apprécient aussi de ne pas attendre longtemps pour obtenir un RDV, même si cela suppose un voyage en Inde. Rosa Tyser, qui vit dans le Tennessee, voulait, elle tomber enceinte grâce à un embryon indien, pour donner naissance à un enfant qui ressemblerait à son aîné, adopté en Inde. Après une recherche infructueuse aux USA, elle a découvert la clinique Malpani. "Les couples investissent beaucoup de temps, d'énergie et d'argent pour réaliser leur désir de construire une famille".Les complications ne sont pas seulement médicales, mais également éthiques. Outre les risques qu'encourent les mères porteuses, ce genre de pratique reste un champ de mines légal. Le Conseil indien pour la recherche médicale n'offre aucun cadre juridique aux clients étrangers qui font appel à des mères porteuses. Les couples qui entrent dans cette procédure doivent adopter leur enfant selon la législation indienne. Et comme l'Inde n'a pas signé la convention de La Haye qui régit l'adoption internationale, la procédure locale n'est pas reconnue par la loi britannique. En clair, de retour en Grande Bretagne, les parents doivent à nouveau adopter l'enfant. Ce processus, qui implique l'obtention d'un agrément et donc l'approbation des services sociaux, peut prendre 2 ans.

Mais le couple Bains n'a pas l'air de se soucier de ces difficultés. Bobby et Nikki feront tout pour amener leur enfant à la maison. Bien que la mère porteuse n'ait pas été enceinte l'an dernier, elle a entrepris une 2de FIV (avec le sperme de Bobby et un ovule de Nikki). Ils sauront bientôt si cette insémination a fonctionné."Nous lui versons de l'argent pour son éducation, expliquent- ils. Nous veillons à ce qu'elle prenne bien ses médicaments et à ce qu'elle se nourisse correctement. Nous gardons toujours un oeil sur elle. Quand elle se rend à l'hôpital pour les examens, on nous prévient par courriel qu'elle n'a pas oublié son RDV", dit Nikki. Le couple la paie 560 euros pour suivre le traitement, et elle touchera 7 000 euros après l'accouchement.Si elle accepte de donner naissance à un 2ème enfant,le couple Bains la paiera le double. Et en cas d'échec? "Nous envisagerons d'acheter l'ovule d'une autre femme, ou bien nous chercherons une autre mère porteuse. Mais "Nikki numéro 2" restera toujours dans notre coeur, comme un membre de la famille", conclut Bobby.Les époux Bains sont si sûrs de leur bon droit qu'ils ont créé un site internet pour partager leur histoire et aider d'autres couples stériles à entrer en relation avec des cliniques spécialisées en Inde. "C'est comme un jeu de hasard, explique Nikki: on ne cesse de parier, jusqu'à ce que l'on réussisse".

6 commentaires:

Adoption Blog a dit…

ha Coquine va!

Je pensai que tu serai la 1ere a faire un commentaire puisque tu es une "fellow DES Daughter" en d'autres termes une "soeur d'utérus mal foutu".

Bonne journée

;-)

Anonyme a dit…

Je ne vais pas dire que ça me fait halluciner ni que ça me surprend...

Je ne vais pas entrer dans le débat pays riche-pays moins riche...

Je ne suis pas "contre" les mères porteuses. Je m'en fous. Simplement, je trouve juste que c'est un manière totalement aberrante de devenir parents.

Fabriquer un enfant, soit, avec la pma.

Mais "louer" un ventre ? Je trouve ça tellement malsain... Que va dire ce couple plus tard à son enfant ?

Et encore, aujourd'hui, on n'en est "qu'à" la location d'un corps ! Mais jusqu'où iront les gens bientôt pour pouvoir se faire livrer un enfant avec leurs propres gênes ?

Ca me fait penser au film de Michael Bay, "The Island", où des personnes riches, malades ou stériles, font appel à une entreprise qui leur fabrique un clône ; clône servant à porter un bébé ou à devenir donneur d'organes avant d'être éliminé...

Alors bien sûr, c'est une fiction, mais quand on pense à cet utérus artificiel sur lequel travaille une équipe de chercheurs... Je trouve qu'on va toujours de plus en plus loin dans le frankensteinisme...

Oh et puis ce couple est terrifiant quand même ! La mère qui dit "Nikki 2" (même pas foutue de l'appeler par son VRAI nom ! C'est comme si cette femme n'était qu'un récipient !) "fait partie de la famille". Poussez vous là, je vais vômir. C'est écoeurant.

Elise

Anonyme a dit…

Et si cet enfant ne correspond pas à leur désir??? Trisomie, handicap ou autre??? un avortement ou un abandon...?
J'ai beaucoup de peine avec la location de ventre...
oÙ est l'intérêt supérieur de l'enfant?
Pour les parents, sans doute cela comble-t'il un désir de pouponner...mais à quel prix? et je ne parle pas d'argent.

Anonyme a dit…

J'avais lu cet article sur la plage mais helas,dans ce style, plus rien ne m'etonne...Au debut de ces histoires de locations d'uterus, d'achats d'ovules etc, on a tenté de nous rassurer avec un certain comité d'ethique. Je pense helas qu'on nous a fait le meme coup que celui du passage à l'euro... A coté de ces histoires de conceptions écoeurantes, expliquer leur adoption à nos enfants parait soudain chose facile.Certains fabriquent de bons clients pour les psy,aveuglés par leur egoisme et d'autres, des histoires d'Amour.

Les voyages de la famille Siffert en Inde a dit…

Quand tu lis cet article, t'as l'impression d'être dans la 4e dimension.
Au sein de notre couple, depuis 15 ans que l'on se connaît, il a toujours été clair: on veut une famille, mais pas à tout prix. Dès lors, lorsque les problèmes d'engendrer sont arrivés, mais il était naturels pour nous d'adopter un orphelin. Nous avions la chance d'avoir une fille biologique, cela ne voulait pas dire que nous arrêterions là l'agrandissement de la famille.
Cependant, nous concevons mal le fait d'avoir recourir à ce genre de traitement, de mère porteuse, etc, peut être assimilé à de l'adoption !!! Tu choisis d'adopter, car il y a un tas d'enfants sans parents. Tu es parent et tu peux offrir le foyer. Créer la demande et appeler cela de l'adoption.
Enfin, il paraît que chacun a le droit d'avoir ses opinions. Si ces gens-là trouvent cela normal, qu'ils arrivent à vivre avec les autres, c'est pas nous. Comme disait Elise dans son comment "je m'en fous" .... mais pas si que ça.
Pas mal aussi, dernièrement j'ai entendu qu'une société pseudo médical tentait de faire adopter des embryons surgelés non-utilisés, par des mères porteuses. Franchement, faut s'arrêter où ?
A +

Anonyme a dit…

En 2003 déjà on nous a dit que nous pouvions faire appel à une "surrogate mother" en Inde (c'est mon beau-frère là bas qui nous l'a suggéré) mais "louer" l'utérus d'une autre femme nous rendait réticent même si l'opportunité d'avoir un nourisson était très tentante... J'ai aussi lu d'autres articles de ce genre depuis 2-3 ans sur les mères porteuses en Inde.

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