Alors que je comatais dans mon canapé la télé allumée, brisée par un semblant de gastro, mon cours de gym que mes abdos maudissent encore, les rapports tendus mère-fille de la journée, des nuits trop courtes et du shopping dans un magasin de légumes avec deux enfants refractaires à la discipline et au calme, je me suis reveillée... devant un reportage d'Envoyé Special. "Un monde sans femmes", qui abordait le thème du foeticidide féminin en Inde.
On y voyait entre autres des images frappantes, tel que des classes d'école mixte avec presque que des garçons, et les qqs rares filles etaient qualifiées par la journaliste de "survivantes". Mot que j'avais employé dans mon blog pour parler des mes enfants, il y a qqs semaines à l'occasion d'un reportage sur Arte sur le même thème. Ca m'a fait tout drole de me reprendre cette vérité dans la tronche par qq'un d'autre.
Survivante est ma fille, un miracle qu'elle soit là, son destin c'était la Vie. Je pense à sa mère de naissance, je commence à palper de plus en plus sa souffrance, j'aimerais tant lui faire savoir en qqs mots que Scarlett est heureuse... C'est terrible de se reprendre dans la tronche ces réalités là en plein quotidien de rentrée post fêtes de fin d'année, de voir jaillir à la surface, alors qu'on ne s'y attendait guère, la souffrance d'une femme et de peut être d'autres membres de sa famille qui pensent surement à Scarlett (et aussi à Nishal pour d'autres raisons) ; une femme que je ne connais pas, mais sa souffrance est enracinée en moi. J'aimerais tant qu'elle sache que je pense à elle, que j'aimerais l'aider à porter son fardeau, mais non, je ne me fais aucune illusion, ce miracle là serait trop beau...
Mais revenons au foeticide. Les indiens tuent leurs filles pour ne pas à avoir à s'endetter le jour du mariage de leur enfant, et au contraire tout bénéf, ca leur permettra de se payer tout ce qu'ils n'ont pas pu se payer en bossant ! "Je zigouille ma fille, comme ca dans 20 ans j'aurai ptete enfin mon home video." serait une retranscription à la francaise de leurs raisonnements simplistes. Un crédit à la conso en sorte. Inutile d'aller négocier à la banque, un simple crime ou avortement suffit.
Avec le traffic des femmes du Bangladesh et du Népal, on voit que les indiens ne sont finalement pas si obtus que ca, et qu'ils sont prêts à sacrifier leurs sacresaints principes des mariages entre castes, tant que fiston sorte de la horde des célibataires non casés ! Cette pauvre fille deviendra la bonniche voire l'esclave de la belle mere. Les indiens se sont rendus compte que la caste n'a pas grande incidence sur la qualité des chapatis que fera la brue ou sa capacité à faire les taches ménagères rapidement.... C'est le seul point positif de l'affaire, les castes en prennent un sale coup.
Ce qui m'inquiète, c'est que d'après une spécialiste (une professeur qui donne des cours sur le sujet à la fac à ND !!!), le foeticide touche toutes les couches de la société, y compris la middle et upper class. Comme quoi être instruit ou réussir professionnellement ne rend pas plus intelligent. Mais quand est ce que les indiens vont voir plus loin que le bout de leur nez et arrêter ce foeticide absurde ??? Est ce que la seule solution sera de mettre fin au système de dot ??? La dot va t elle mourir toute seule vu l'inversion des rôles ou est ce que l'état devra mettre en place des mesures draconniennes ? Primes à la naissance et l'éducation des filles ? En fait, faudrait tout simplement que le gouvernement paye la dot à la place des familles !!! "Si votre fils se marie, vous êtes exempt d'impots pendant un an". Au moins la fille ne coutera rien à sa famille même si elle ne leur ramene rien...
1 commentaire:
j'ai vu aussi ce reportage, et je ne comprend pas comment ils peuvent encore se tenir aux traditions en sachant les conséquences que cela va engendrer, et je suis heureux que ma fille soit parmi nous "egoistement", mais heureux!!!
william.
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