vendredi 16 février 2007

Ce sens du partage et de l'amitié...

Y a qqchose qui m'a toujours impressionné, de ces enfants sortant des orphelinats, c'est leur sens illimité du partage. Ils partagent leurs cadeaux, leur jouets, et surtout la nourriture !!!

Lors de mon séjour à Mumbai, j'étais avec deux paires de parents venues chercher leurs deux paires de fratries. En plus clair, 5 adultes, 4 enfants de 9 ans à 3 ans. Les repas étaient pantagrueliques, vu leur énoooorme appétit et la bonne fourchette des adultes ! Autant vous dire qu'on ne voyait guère plus la couleur de la table, une fois tout les mets servis ! Ce qui m'impressionait, c'était l'attitude des ainées de chaque fratrie, qui faisaient bien attention à ce que tout le monde soit servi en tout. Je ne vous dis pas les partages et aller retours de curries, pullaos, rotis, un vaste bordel ambulant, sans compter le nombre de chutes de nourriture générées avec cette transhumance perpetuelle d'assiettes et de verres !!!!! Mais leur sens du partage me touchait énormement, et des que j'avais mon assiette un peu vide, il y avait toujours un enfant pour me proposer un truc...

J'aimerais tant que mes enfants soient aussi bien élevés que ces enfants venant des orphelinats ! C'est un peu dingue de dire ca, mais il y a du vrai. Qu'ils aient ce sens du partage et de l'équite... Alors hier soir, j'étais très fière, lorsque spontanément, Nishal m'a proposé de partager son dernier cookie préféré de son gouter avec sa soeur, qui elle avait déjà eu son gouter à la crèche. Comme ça, histoire qu'elle ne soit pas lésée... Ouaip, pas peu fière la mère de son aîné... Il méritrait bien d'etre l'ainé d'un grande fratrie, tiens...

Je me souviens aussi. Lors d'un de mes premiers séjours à Mumbai, j'étais dans la salle de jeu des grands. Un "nouveau" garçon d'environ 6 ans venait d'arriver. Et il hurlait, hurlait, à vous broyer votre coeur et vous faire pleurer du sang, "Ama, Aman, Ama..." (Maman). C'était absolument insoutenable, je l'entends encore, le désepoir dans le ton de sa voix, l'angoisse la plus terrible celle de l'abandon. Heureusement qu'une des ayas, m'a expliqué que ce garçon n'était pas abandonné, mais perdu, et que bientot, après passage devant le juge, ses parents pourraient le récupérer... Mais mon Dieu, quel désespoir dans ses hurlements. Je me souviens parfaitement des la réaction des autres enfants. Un cercle silencieux s'est formé autour de lui, le gamins se sont rapprochés de lui, certains lui ont apporté un objet, d'autres l'ont effleuré en signe de reconnaissance de sa souffrance. Bcp ont du passer pas ces cris ou cette forme de souffrance malheureusement. Ils le comprenaient. En silence, et en total respect de sa souffrance. Depuis, j'ai compris à quel point leur amour fraternel entre copains d'orphelinat est important. Que leur solidarité et leur sens du partage n'est pas là par hasard. Je suis totalement convaincue que c'est leur amour fraternel qui remplace en grosse partie l'amour des parents. Et qui les aide à tenir. Et à rester bien dans leurs baskets. D'où l'importance en premier temps des enfants d'aller dans le même pays que leurs copains déjà adoptés. Ce n'est pas une simple amitié, c'est tellement plus...

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