Je deteste

Mais alors je deteste, les jours et heures qui precedent un départ, en particulier pour l'Inde. Je flotte entre deux mondes. Je ne suis plus trop ici, ni encore là bas...

Les bourres de dernière minute de paperasse à amener, la tension qui monte, le bordel de la maison qui ne baisse pas, les enfants qui réalisent et qui commencent à démontrer leurs angoisses. Le stress de les quitter, le stress de la peur de ne pas pouvoir trouver d'enfants pour les parents, ou des parents pour certains enfants. Le stress de voyager seule en Inde, dans un pays qui est de moins en moins sur avec la baisse de la parité homme femme. Les angoisses de ne pas revenir, la peur de tout et de rien. Ne pas oublier mes roupies, ma visa, ma vitamine C, ma calculette et un bon bouquin, faire une pate à crepes car c'est la chandeleur... Et les médocs au cas ou je tombe malade (ca ne m'arrive jamais, menfin il suffit d'une...) Et ou ai je bien pu mettre mon passeport ??????

Ma vie française me manque déjà , mais une fois que je serai là bas, je sais que je zapperai tout pour profiter à fond de l'Inde, et pour ne pas trop avoir le blues... Lorsque j'embrasse mes enfants j'ai la gorge qui se noue, on se fait plein de calins, ca m'a fait drole de quitter l'école de Nishal tout à l'heure. Je l'aime bien finalement cette vie de mère au foyer, penserai-je à ma MAP en Inde ?

Vivement que je sois à l'orphelinat, parmi nos enfants. Dans le concret, vite, vite le concret.

Je vais passer par la ville où habite la mère de naissance de Nishal. Je regarderai chaque femme de travers en se demandant si c'est elle, si elle ressemble à mon fils. Je vais passer devant le bus stop où Scarlett a été déposée. J'y pense bcp à ce bus stop, dernier lien entre da famille biologique et elle. Certains jours de folie, j'ai envie de taguer dessus un énorme "votre fille va bien, elle est heureuse !". Je crois que si un jour Scarlett a une idée tordue de la sorte, je la laisserai faire...