jeudi 12 avril 2007

Ne me dites jamais plus "Oh ces asiatiques sont toujours calmes."

En Inde deux enfants sur trois sont victimes de mauvais traitements


Publié le 10 avril 2007 dans le Figaro
Une étude inédite commandée par le gouvernement révèle que dans un cas sur deux, il s’agit d’abus sexuels, en majorité sur des garçons.

Plus d’un enfant sur deux : c’est la proportion d’enfants victimes de violences sexuelles, en Inde. Un pays où vit un enfant sur cinq sur la planète.
Pour la première fois, une étude commandée par le ministère des Femmes et du Développement de l’enfant lève le voile sur la maltraitance physique et sexuelle en Inde. Un pavé dans la mare dans un pays où ces pratiques constituent un véritable tabou sociétal.
Selon l’enquête effectuée sur deux ans, auprès de 12.247 jeunes (entre 5 et 12 ans) et 2.324 adolescents (entre 12 et 18 ans) dans 13 des 29 états du pays, 69% d’entre eux déclarent avoir été victimes de mauvais traitements (cruauté, atteinte à la dignité, humiliation, violence émotionnelle et physique). Pis, plus d’un sur deux (53 %) affirme avoir subi une ou plusieurs formes d’abus sexuels (harcèlement, attouchements ou viols). Contre toute attente, les garçons (53%) sont plus visés que les fillettes (47%) et ces pratiques prévalent dans quatre Etats : Andhra Pradesh, Assam, Bihar et Dehli.
L’entourage immédiat en cause

Selon l’étude soutenue par l’association Save the Children et l'ONU, les auteurs de ces mauvais traitements appartiennent à l’entourage immédiat des enfants : amis, proches et dans 88.6% des cas, parents.
Les associations de défense de l’enfance qui dénonçaient l’ampleur de ce phénomène depuis des années, comptent bien sur cette étude pour lever l’omerta dans le pays. «Une tradition du déni des violences infantiles» que même la ministre des Femmes et du Développement de l’enfant, Renuka Chowdhury a dénoncé, en promettant le vote rapide d’une loi. Deux chiffres illustrent ce «complot du silence» : 50% des jeunes interrogés estiment que ce type d’abus ne doit pas sortir du cadre familial. Et pour cause, 70% des victimes d’abus n’ont jamais raconté à qui que ce soit ce qu’il leur était arrivé, avant cette enquête.


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