Je suis une fille Distilbène, oui, même si je suis aussi une Maman de deux enfants. Et même si j'ai eu la chance de ne pas avoir vécu les cerclages, canapages, hospitalisations et stressages pendant 8-9 mois de gestation... Et même si mes enfants n'ont pas eu à subir les conséquences d'un utérus trop étroit et d'un col d'acarien bon à rien retenir.
Mais je suis DES, et je le serai jusqu'à la tombe. Même si le DES est souvent soigneusement rangé dans une boîte à souvenirs au fond de mon cerveau, il ressort régulièrement à l'improviste, comme un "Jack in the Box".
Ce matin, j'étais encore explosée de ma journée d'hier. Scarlett aussi d'ailleurs, elle avait déjà les yeux qui piquaient à 8 heures... J'avais décidé de larver un peu ce matin, prendre du recul, recharger les batteries, me détendre...
Mais voilà. Ce matin dans l'émission des Maternelles, il y avait un reportage sur les filles Distilbène. Avec Professeur Tournaire, le chef de service obstétrique de SVP (st vincent de paul à paris), le demi dieu pour toute fille DES enceinte. Et Anne Levadou, la présidente depuis toujours de l'association Réseau DES France.
Car oui, je dois vous l'avouer, avant d'avoir été bénévole adopteuse, j'ai été bénévole distilbéneuse. Pour l'association Réseau DES France. Une tranche de ma vie à la fois effroyable, traumatisante, et aussi "construisante" avec bcp de rencontres passionantes. Et une découverte du vrai sens du mot "solidarité. Celle de l'époque où j'ai touché le fond de la piscine. Mais l'avantage du fond, c qu'il y a le sol. Et j'ai eu le bon goût de pousser dessus de toutes mes forces, pour remonter à la surface et m'éloigner à tout jamais de ces profondeurs glaques et obscures.
Mais ces "ivresses" des profondeurs, on ne les oublie jamais. Au bout de qqs mots dans l'émission d'Anne Levadou que je cotoyais régulièrement à l'époque et avec qui j'avais partagé bien des émotions, tout est remonté. Rien que le ton de sa voix m'a fait trembler et m'a remis 5 ans en arrière. Ma souffrance, leurs souffrances, les mères, les filles, tout l'entourage victime du DES. Nos combats, hors et dans l'assoce : le reportage sur Arte, notre convocation par l'équipe de Kouchner (ministre de la Santé à l'époque) pour relancer le dossier Distilbène, les premiers procès. Et aussi le décès brutal d'une des notres qui m'avait aidé à me lancer dans l'adoption, mais qui elle, est partie trop tôt et n'a jamais pu être maman.... Les échecs à répétition, les humiliations dans les cabinets de gyéncos où nos personnes se résumaient à des utérus malfoutus et out of order...
Et le professeur Tournaire. Que certaines filles sur internet appelaient Bisounours, tellement qu'il est un gynéco attentioné et doux ! Que j'avais vu une fois en consult, et qui sidéré par mon hystérographie (radio de l'utérus) avait appelé la moitié de son staff pour venir observer et apprendre à reconnaitre ce que sont nos uterus bizarres avec des trompes destroy (pendant qu'à côté j'étais encore allongé, les jambes écartés, forcémment à poil et "ravie" du défilé des stagiaires ...).
Ensuite le reportage sur Kouignaman, une fille DES enceinte de son deuxième (et tchateuse sur MagicMaman) m'a remémoré les souvenirs de mes amies DES, chez qui nous allions faire des "DES parties" pour remonter le moral et divertir nos baleines allitées préférées !
Et la souffrance de celle qui a perdu tant de bébés. Et qui n'est toujours pas maman. Et qui appréhende la prochaine grossesse.
Après ça, il y a eu un reportage sur des grands prémas en milieu hospitalier, chose qui arrive malheureusement trop souvent pour nos filles DES enceintes. Et ça a fini par m'achever le moral !!!
Comme j'avais eu raison de vouloir rapidement passer à l'adoption. Je n'aurais jamais eu le courage des ces filles qui persistent après tant d'échecs à refaire des tentatives. Je suis sûre qu'un tel parcours m'aurait définitivement détruite. Le fait de passer vite à l'adoption a été ma boué de sauvetage, sans ça je serais encore en train de patauger au fond...
Enfin... Jack retourne gentiment dans sa boîte, ma fille chantonne en peignant son doudou chauve, le soleil passe entre deux nuages, et j'ai une énorme envie de chocalat chaud liégeois fait maison !
Et puis bon. J'ai au mois 5 machines à laver à faire, un frigo à remplir et une maison à pseudo ranger d'ici mercredi !!! Sans compter le followup de l'assemblée d'hier. Et mercredi soir un débarquement de 5 pour le wikend de l'ascencion....
Pour voir l'émission cliquer ici.
Mais je suis DES, et je le serai jusqu'à la tombe. Même si le DES est souvent soigneusement rangé dans une boîte à souvenirs au fond de mon cerveau, il ressort régulièrement à l'improviste, comme un "Jack in the Box".
Ce matin, j'étais encore explosée de ma journée d'hier. Scarlett aussi d'ailleurs, elle avait déjà les yeux qui piquaient à 8 heures... J'avais décidé de larver un peu ce matin, prendre du recul, recharger les batteries, me détendre...
Mais voilà. Ce matin dans l'émission des Maternelles, il y avait un reportage sur les filles Distilbène. Avec Professeur Tournaire, le chef de service obstétrique de SVP (st vincent de paul à paris), le demi dieu pour toute fille DES enceinte. Et Anne Levadou, la présidente depuis toujours de l'association Réseau DES France.
Car oui, je dois vous l'avouer, avant d'avoir été bénévole adopteuse, j'ai été bénévole distilbéneuse. Pour l'association Réseau DES France. Une tranche de ma vie à la fois effroyable, traumatisante, et aussi "construisante" avec bcp de rencontres passionantes. Et une découverte du vrai sens du mot "solidarité. Celle de l'époque où j'ai touché le fond de la piscine. Mais l'avantage du fond, c qu'il y a le sol. Et j'ai eu le bon goût de pousser dessus de toutes mes forces, pour remonter à la surface et m'éloigner à tout jamais de ces profondeurs glaques et obscures.
Mais ces "ivresses" des profondeurs, on ne les oublie jamais. Au bout de qqs mots dans l'émission d'Anne Levadou que je cotoyais régulièrement à l'époque et avec qui j'avais partagé bien des émotions, tout est remonté. Rien que le ton de sa voix m'a fait trembler et m'a remis 5 ans en arrière. Ma souffrance, leurs souffrances, les mères, les filles, tout l'entourage victime du DES. Nos combats, hors et dans l'assoce : le reportage sur Arte, notre convocation par l'équipe de Kouchner (ministre de la Santé à l'époque) pour relancer le dossier Distilbène, les premiers procès. Et aussi le décès brutal d'une des notres qui m'avait aidé à me lancer dans l'adoption, mais qui elle, est partie trop tôt et n'a jamais pu être maman.... Les échecs à répétition, les humiliations dans les cabinets de gyéncos où nos personnes se résumaient à des utérus malfoutus et out of order...
Et le professeur Tournaire. Que certaines filles sur internet appelaient Bisounours, tellement qu'il est un gynéco attentioné et doux ! Que j'avais vu une fois en consult, et qui sidéré par mon hystérographie (radio de l'utérus) avait appelé la moitié de son staff pour venir observer et apprendre à reconnaitre ce que sont nos uterus bizarres avec des trompes destroy (pendant qu'à côté j'étais encore allongé, les jambes écartés, forcémment à poil et "ravie" du défilé des stagiaires ...).
Ensuite le reportage sur Kouignaman, une fille DES enceinte de son deuxième (et tchateuse sur MagicMaman) m'a remémoré les souvenirs de mes amies DES, chez qui nous allions faire des "DES parties" pour remonter le moral et divertir nos baleines allitées préférées !
Et la souffrance de celle qui a perdu tant de bébés. Et qui n'est toujours pas maman. Et qui appréhende la prochaine grossesse.
Après ça, il y a eu un reportage sur des grands prémas en milieu hospitalier, chose qui arrive malheureusement trop souvent pour nos filles DES enceintes. Et ça a fini par m'achever le moral !!!
Comme j'avais eu raison de vouloir rapidement passer à l'adoption. Je n'aurais jamais eu le courage des ces filles qui persistent après tant d'échecs à refaire des tentatives. Je suis sûre qu'un tel parcours m'aurait définitivement détruite. Le fait de passer vite à l'adoption a été ma boué de sauvetage, sans ça je serais encore en train de patauger au fond...
Enfin... Jack retourne gentiment dans sa boîte, ma fille chantonne en peignant son doudou chauve, le soleil passe entre deux nuages, et j'ai une énorme envie de chocalat chaud liégeois fait maison !
Et puis bon. J'ai au mois 5 machines à laver à faire, un frigo à remplir et une maison à pseudo ranger d'ici mercredi !!! Sans compter le followup de l'assemblée d'hier. Et mercredi soir un débarquement de 5 pour le wikend de l'ascencion....
Pour voir l'émission cliquer ici.
4 commentaires:
Je te lis les larmes aux yeux! Eh oui comme tu les sais moi aussi chui une fille DES! Pour rien au monde je voudrai revenir à l'époque ou on essayait un "Bed room baby" puis un bébé "médicalement assisté"! On a trop souffert sur tous les points de vues...Accoucher d'un enfant mort né au 5e mois de grossesse est quelque chose que l'on oublie jamais et qui est extrêment douloureux. C'est quelque chose que l'on ne souhaite à personne pas même à son pire ennemi pas même les tentatives de FIV qui ont échouées.
Ce qui m'a surtout décidé de me tourner vers l'adoption...c'était la question suivante:
"Est-ce qu'on reproduit le même schéma que nos Mères?" sur le site DES américain ils semblent dire que le DES a des suites sur la 3è génération. Va savoir! Personnellement, je ne voulais pas que ma fille (si je devais en avoir une) subisse le même sort que moi avec un utérus mal foutu ou pire un cancer du col! Car je connais une fille qui a dû subir une hystérectomie avec chimio et radio à l'age de 15 ans!
Je ne l'ai pas encore vue, mais je l'ai enregistrée, gentiment prévenue par une collègue que cette émission allait parler du DES.
Et oui, Moushette, tu as eu raison de passer vite à l'adoption. Et je suis si heureuse que, toutes, aujourd'hui, ayions un enfant "bed room" or not. J'adore cette expression ; je ne connaissais pas !
Eva, une fille DES de plus qui passait dans le coin
Saskia, Pour la 3eme gen, ils en parlent, et apparement rien pour les filles, et pas grand chose pour les ptits gars.
Eva, hé oui. Nous le sommes toutes des mamans, dans notre petit clan de DEesses... Et quelles mamans !!! Moi aussi j'adore l'expression enfant "bed room". Beaucoup plus classe que bb "cage d'escalier" ou bb "plan de travail de la cuisine" ou bb "le skaï de la voiture de belle-maman" !!!!!!!!!
Les filles, vous pouvez visionner l'émission à partir du lien à la fin de mon post.
Bien après avoir renvoyé mon fils auprès de son tronc d'arbre préféré 'private joke!) tu fais sortir mon Jack à moi... Et quelle chance j'ai eu finalement d'avoir deux bébés couettes et un tube à essai... Enfin prions pour que la 3eme génération ne soit pas touchée.
biz
Géraldine, fille DES aussi.
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