vendredi 11 janvier 2008

Les mère porteuses indiennes-nouvel Obs'

Les mères porteuses indiennes ont le vent en poupe

AP | 30.12.2007 | 17:52

Chaque soir au coucher, dans la paisible ville indienne d'Anand, une procession de femmes enceintes regagne les chambres d'une spacieuse demeure où un personnel de maison et des médecins veillent sur ces enfants à naître pour des couples stériles du monde entier. Car la grossesse aussi est une service qui s'externalise.

La petite clinique de Kaival à Anand, dans l'ouest de l'Inde, se charge du dossier de A à Z, de la mise en relation des couples stériles et des femmes locales, au suivi post-natal en passant par la grossesse et la naissance. Ces pionnières dans le secteur en développement de la délocalisation de grossesse ont déjà "livré" une quarantaine de bébés.

Une cinquantaine de femmes portent ainsi les enfants de couples des Etats-Unis, de Taïwan, du Royaume-Uni et d'ailleurs, contre une somme d'argent très élevée pour elles mais relativement modeste pour les couples: ils paient en général moins de 10.000 dollars (6.945 euros).

Lorsqu'on l'interroge sur les questions de morale de la science, de la mondialisation et de l'exploitation de femmes pauvres, le Dr Nayna Patel, à l'origine du baby-boom d'Anand, insiste sur les aspects positifs du "bébé-business".

"D'un côté une femme veut désespérément avoir un bébé et ne peut pas sans l'aide d'une mère porteuse, et de l'autre côté une femme veut vraiment aider sa famille", explique-t-elle, "elles s'aident les unes les autres à créer une nouvelle vie dans ce monde".

En pratique, la mère porteuse est inséminée in vitro avec l'ovule et le sperme du couple. La "location" d'utérus est en plein essor en Inde, selon les spécialistes. S'il n'existe pas de données fiables à l'échelle du pays, des médecins travaillent avec des mères porteuses dans toutes les grandes villes.

La loi indienne l'autorise depuis 2002, comme dans de nombreux autres pays, y compris les Etats-Unis, mais l'Inde a réussi à en faire un commerce viable, grâce aux mêmes atouts que pour les autres domaines de l'externalisation: un vaste réservoir de main d'oeuvre à bas prix.

D'aucuns, comme le Dr John Lantos du Centre de bioéthique pratique de Kansas City, dans le Missouri, s'interrogent toutefois sur la liberté de choix réelle des femmes pauvres qui acceptent une grossesse avec tous les risques afférents, surtout dans un pays à la mortalité particulièrement élevée.

Les patientes du Dr Patel sont généralement informées des risques car beaucoup se connaissent, voire appartiennent à la même famille. Trois soeurs ont ainsi déjà enfanté pour d'autres couples, et leur belle-soeur, enceinte, suit la même voie. Près de la moitié des bébés sont allés à des couples étrangers, les autres à des couples indiens.

Ritu Sodhi, importatrice de meubles à Los Angeles mais d'origine indienne, avait dépensé 200.000 dollars (138.910 euros) pour une fertilisation in vitro sans succès, et était prête à verser 80.000 dollars (€55.563) pour louer les services d'une mère porteuse aux Etats-Unis quand elle est tombée sur le site Web du Dr Patel.

Quelque 20.000 dollars (€13.890) et plusieurs tentatives plus tard, elle et son époux rentraient chez eux avec leur bébé de quatre mois, Neel. Ils prévoient déjà un deuxième enfant. "Même si cela coûte un million, la joie que cela me procure vaut plus que tout l'argent que j'ai pu verser", explique Mme Sodhi.

A la clinique de Kaival, les candidates affluent. Suman Dodia, 26 ans, mère de trois enfants, veut s'acheter une maison avec les 3.125 euros que lui verse par un couple britannique: cela représente 15 ans de son salaire de femme de chambre. C'est la première fois qu'elle est suivie par un médecin pendant sa grossesse. "Je fais plus attention maintenant que quand c'était pour moi", constate-t-elle.

Kailas Gheewala, 25 ans, dit ne pas avoir peur du moment où il faudra remettre l'enfant au couple. "C'est leur foetus, alors je ne suis pas triste de le leur rendre".

Le Dr Patel affirme choisir avec le plus grand soin les couples, qui doivent vraiment se trouver dans l'incapacité de porter l'enfant, et mères porteuses, âgées de 18 à 45 ans, en bonne santé et ayant déjà au moins un enfant.

Dans la résidence des mères porteuses, les femmes reçoivent dans la journée la visite de leur époux et de leurs enfants, et suivent des cours d'anglais ou d'informatique. "Elles se sentent en famille. Les dix premiers jours, c'est difficile mais après elles ne veulent plus rentrer chez elles", assure Rubina Mandul, 32 ans, ex-mère porteuse devenue la gouvernante de la maison. AP

10 commentaires:

Anonyme a dit…

"La loi indienne l'autorise depuis 2002, comme dans de nombreux autres pays, y compris les Etats-Unis, mais l'Inde a réussi à en faire un commerce viable, grâce aux mêmes atouts que pour les autres domaines de l'externalisation: un vaste réservoir de main d'oeuvre à bas prix.

D'aucuns, comme le Dr John Lantos du Centre de bioéthique pratique de Kansas City, dans le Missouri, s'interrogent toutefois sur la liberté de choix réelle des femmes pauvres qui acceptent une grossesse avec tous les risques afférents, surtout dans un pays à la mortalité particulièrement élevée."

j'en reste sans voix...

Céline a dit…

Alors je suis pour les mères porteuses mais pas de cette façon. Plutôt comme quelques états au US où les futures mères proteuses doivent avoir des enfants, et de l'argent. Et que seuls les frais liés à la grossesse sont payés.
Il ne faut pas exploiter la misère des uns (et surtout toujours des mêmes) pour le bonheur des autres (toujours les mêmes aussi)
Non à l'exploitation de la femme par la femme.

Adoption Blog a dit…

Entièrement d'accord avec Céline:

NON A L'EXPLOITATION DE LA FEMME PAR LA FEMME!!!

S

Anonyme a dit…

Moi, je suis pour l'adoption, un point, c'est tout . Et tant qu'il restera un seul enfant, sans parent, assis sur un banc dans un orphelinat, je serai pour l'adoption et totalement contre ces pratiques de locations de ventres et autres traficotages contre nature.

Moushette a dit…

Bin dis donc les filles, vous m'avez obligé à lire le post (que j'avais mis sans lire !!!!)

Les mères porteuses, pq pas, pour celles qui auraient envie.

Mais dans le respect des trois parties, les parents, la porteuse... et le bébé !!!!

L'Inde comme d'ab abuse du vide juridique, et les gens sont prêts à faire n'importe quoi pour se faire du fric...

Que dirons ces parents à leur enfant quand il grandira ? Qu'une couveuse installée dans un corps d'esclave a assuré sa gestation ???

Maimiti a dit…

moi aussi j'ai un blog sur le faaamu, mais avec le recul d'une "mère de famille à la retraite" - eh oui Moushette, internet c'est une bonne idée pour nous mamans retraitées.

et ton sujet m'interpelle car je trouve que vraiment à l'époque où la Loi fait main basse sur notre corps pour les greffes (la loi cavaillet et son consentement présumé...qui rend notre corps la propriété de tout un chacun) ,

je pense que les mères porteuses et celles qui y ont recours n"'ont aucunement à rougir de ça !

on ne leur demande pas d'etre mortes (comme les malades qui attendent la mort des routes le we et jours de fêtes) et au contraire de donner la vie !

alors OUI aux mères porteuses !
que du bonheur à distribuer.

et nul n'est forcée !

et c'est quand même mieux que la prostitution et les prostituées traitées en héros dans les émissions TV !

à bientôt !
je suis aussi dans la communauté adoption !
je te mets dans mes liens pour suivre tes débats et que mes visiteurs proditent de ton blog !

www.fameusefamille.com

Moushette a dit…

Maimiti, bienvenue sur mon blog ! En retour, je te mets en lien aussi !

Adoption Blog a dit…

Je reprenais les mots de Céline et je disais:

NON A L'EXPLOITATION DE LA FEMME PAR LA FEMME!!!

Car je suis contre que les femmes fassent n'importe quoi avec leurs corps sans comprendre les conséquences pour elles-mêmes et leurs familles. Etant fille distilbène je me rends compte que ma Mère / nos Mères ne se sont pas rendu compte des cochonneries qu'on leurs a administré. Et ces femmes ne se rendent justement pas compte de ce qu'elle font. Je ne suis pas contre les PMA au contraire on en a 6 derrières nous, mais on connaissait les RISQUES (style hyper stimulations etc.)et elles?

Je ne suis pas contre les Mères porteuses au contraire mais si l'on veut que nos enfants soient francs, droits et honêtes ne devons-nous pas montrer l'example en leurs disant justement d'où ils viennent? Mentir serait UNE MONSTRUOSITE et pour reprendre les mots de Moushette comment avouer à son enfant qu'il est né du "corps d'un esclave"?

Donc pour une 3e fois:

NON A L'EXPLOITATION DE LA FEMME PAR LA FEMME!!!

A cet effet j'avais déjà écris un poste sur mon blog le 17.9.2006 http://www.marieclaire.fr/mcl/1229-psycho_societe/1237-phenomenes_de_societe/55887-des_bebes_made_in_india/

A bientôt et Excellent week-end à tous et à toutes!

Céline a dit…

Adoption blog : il n'existe plus ton blog ni ton article ? Dommage.

Moushette a dit…

le blog de saskia est sur ma liste de favoris : c'est http://indiaadopt.blogspot.com/

Saskia, c'est vraiement bizarre qu'il ne soit pas dans ton profil, c'est bien pratique, tu devrais essayer de le rajouter.

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