mercredi 16 décembre 2009

Les voir.



Comme je l'ai dit plusieurs fois lors de mon voyage, je m'efforce de les voir. Je ne veux pas m'y habituer ou détourner la tête et mon esprit.

Je m'efforce ...


... de voir ces familles déracinées qui dorment dehors malgré le froid, le bruit, la pollution et surtout les risques de violences.

... de voir ces enfants qui travaillent : un serveur du mariage au regard tétanisé, qui portait des mets aux convives repus qu'il ne pourra jamais se payer, un balayeur d'un hotel, un plongeur, les multitudes de petits vendeurs des rues, les mendiants, les tchaïwallahs, les maids bien jeunes chez certains riches, les petites acrobates au feu rouge. Je m'efforce de ne pas faire semblant de ne pas remarquer leur age, ou de donner des bonnes raisons à cela pour avoir la conscience tranquille.

Je les ai toujours vu en Inde, mais depuis qqs voyages, j'ai pris l'habitude de garder les yeux ouverts et de baisser les boucliers de la tranquillité de mon âme.

Et puis, au retour de mon voyage, je m'éloigne de l'Inde, et puis je tombe sur l'excellentissime blog de McCurry, et je vois que les choses n'ont pas tant changé que ça depuis les années 80.

Malgré la dureté de cette réalité, j'adore la poésie qui se dégage de cette photo. Et la lumière est magique...

Quand est-ce que l'Inde arrêtera de faire travailler ses enfants ?

6 commentaires:

Virginie a dit…

Très beau post, Moushette.
Merci de nous permettre de "les voir" à travers toi et de nous aider à garder son consciences alertes.

agnès a dit…

Merci pour ce post qui appuie là où ça fait mal quand il est souvent plus facile de détourner les yeux.
Agnès

Laurence (NY) a dit…

Billet si triste, si vrai...Merci de nous parler de tout cela.

Ca me rappelle certains pays d'Amerique du sud (dans une moindre mesure), les enfants en bas age au travail, et mon regard d'Occidentale au debut, mon incomprehension totale, et la reponse de mes interlocuteurs : "Evidemment, vous Occidentaux qui avez tout et vivez dans une sorte de Disney World permanent, vous ne pouvez pas comprendre cette necessite". Choc. Ils m'ont souvent dit que je vivais a Disney World, tellement notre monde leur semble irreel alors que la majorite des habitants de la planete peinent au quotidien...

En Asie, et peut-ailleurs, certaines initiatives portent leurs fruits : si l'enfant va a l'ecole regulierement, les parents recoivent une petite somme d'argent qui correspond a ce que l'enfant aurait gagne en travaillant. Du coup, scolarisation en fleche dans la zone en question. Je trouve l'idee interessante.

A bientot et merci pour tes billets si instructifs.

Laurence

Anonyme a dit…

Cette photo est si belle... Des mondes si différents c'est vrai... pourtant les gens sont les mêmes, leur enfance, leur souffrance... Une autre vie et du coup une autre idée de la vie aussi... Des fois ici à Disney World, il manque du sens et du bon sens, tout comme là-bas... Mais eux ont peu de choix....... Dur dur.....
Merci pour le récit de cette semaine. Carole

Anonyme a dit…

Cette photo est si belle... Des mondes si différents c'est vrai... pourtant les gens sont les mêmes, leur enfance, leur souffrance... Une autre vie et du coup une autre idée de la vie aussi... Des fois ici à Disney World, il manque du sens et du bon sens, tout comme là-bas... Mais eux ont peu de choix....... Dur dur.....
Merci pour le récit de cette semaine. Carole

patraque a dit…

Merci pour ces petites piqûres de rappel.
Une photo tellement belle et en même temps, tellement dure.

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