samedi 5 février 2011

Mesdames Butterfly...

Aller hop, je fais mon impudique, et je vais vous raconter ma vie....

Hier nous étions de sortie sur Paname, Mister Moush et moi avec une cop' d'monbled et ses pièces rapportées. Toute cette petite troupette avait rdv à la Bastoche pour voir Madame Butterfly.

Cet opéra fait partie de mon top ten des CD qui passent le plus souvent depuis des années... Je l'avais découvert au cinoche il y a des années de cela, et depuis, je me contentais de la version "bestof" courte de mon CD.

Avant le début de notre réprésentation, un mossieur vient nous annoncer en solemnité : "Madame Butterfly (enfin la soprano, je ne connais plus son nom !) est malade". Vent de panique dans la salle... "Mais elle va quand même assurer la performance". Vent de ouf dans la salle !

Le spectacle démarre. Minimaliste à souhait. Aucun décor, "fond" épuré au max, costumes magnifiques mais simplistes, aucun accessoire, le chanteurs "miment" les objets. Nous sommes placés dans la fosse rang 10, l'accoustique de l'orchestre est tout simplement fabuleuse, les violons résonent dans toutes nos cellules et notre âme, le délice est immense. Arrive Madame Butterfly. Elle assure à la perfection, re-ouf, sa voix est sublime et nous ennivre.

L'histoire s'enchaine, dans un mode toujours aussi épuré (y compris les chanteurs, très statiques avec des mouvement de marionnettes), mais même pas grave, et c'est peut être même mieux ainsi pour un tel opéra, car nous sommes tous focalisés sur la beauté de la musique et des chants, et surtout sur l'émotion, la tristesse... Un petit garçon de 4-5 ans entre en scène, le fils métissé de Mme Butterfly. Il assure à la perfection un rôle long et difficile, son innocence nous touche tous et réhausse le malheur de Madame Butterfly. Ma tête s'évade avec ce petit garçon, bien loin de Bastille. Et puis il y a cette scène, où elle "renonce" à son enfant, car elle sait qu'il sera recueilli par la deuxième femme du père de son enfant. Elle lui fait cette déclaration avant de se suicider que je vous livre dans ce billet. Ses paroles me transpercent le coeur. Nous sommes tous pris par une émotion immense, et mes larmes coulent, prise par surprise par cette scène que j'avais complètement oubliée suite à  mon premier visionnage cinématographique de cet opéra.

Sortie de l'opéra, j'ai eu bien du mal à remettre les pieds sur terre, hantée par toutes ces Madame Butterfly indiennes, mortes ou non, qui ont peut être parlé ainsi à leur enfant avant le dernier au revoir...

Madame Butterfly, quelle belle façon d'appeler ces "mères de l'ombre" ou de naissance de nos enfants adoptés. Mon coeur est avec elles aujourd'hui...


15 commentaires:

Julien ChAbAdA a dit…

Cette impudeur pleine de compassion et de cœur t'honore, chère Moushette.

J'ai également de la compassion pour ces "mères de l'ombre", qui n'ont pas forcément délibérément choisi de se séparer de leur enfant, qui l'ont porté environ 9 mois , voire désiré avant leur procréation...

Elles ont choisi au moins une chose merveilleuse : celle de donner la vie à l'enfant.
Rendons leur hommage pour ça au moins : avoir porté l'enfant et lui avoir donné naissance...
Ce qui est déjà beaucoup et respectable (l'infanticide par exemple existe aussi malheureusement)

Et sois fière de la grande qualité humaine de ton impudeur, Moushette.

Amicalement.

Mamaucy a dit…

C'est émouvant, pas impudique... Je n'ai pas le courage de regarder la vidéo ce soir mais j'y reviendrai.
A bientôt
Maya

Julien ChAbAdA a dit…

("impudeur" entre guillemets, évidemment...Beau partage d'émotions assurément)

Julien ChAbAdA a dit…

@ Mamaucy : Et je comprends tout à fait votre émotion...Je suis moi-même très touché et ému par le post de Moushette...

Julien ChAbAdA a dit…

Un petit billet sur mon blog à propos des mères de naissance :

http://cultures-et-chabada.blogspot.com/2011/02/adoption-que-penser-des-meres-de.html

Merci Moushette, de nous faire partager tes émotions.

Carole a dit…

"Madame Butterfly" est un chef d'oeuvre que j'écoute moi aussi très souvent... Jamais encore à l'Opéra mais bientôt je l'espère... Des larmes aussi pour la symphonie n°3 de Goreki... Pure merveille qui dit hélas la perte et le deuil, les pleurs et les lamentations durant l'holocauste...

http://www.youtube.com/watch?v=miLV0o4AhE4&feature=player_embedded

http://www.youtube.com/watch?v=JEaF873VGTM

La musique vaut tous les déplacements et avec les enfants c'est génial!

Bises. Carole

Christelle Ritter a dit…

C'est malin... je pleure...
Merci...

Christelle

Julien ChAbAdA a dit…

Carole, je ne vous dis pas merci...
(Pareil que Christelle)
Je ne connaissais pas Goreki...
Mais bon, l'émotion, ça a du bon...

Kakrine a dit…

Bonsoir Moushette
Je ne connaissais pas "Mme Butterfly", et encore moins son histoire...merci de nous faire partager cette émotion... La lecture de ce billet m'a bouleversée... Il va maintenant falloir l'écouter , à mon tour! Je regarderai la video demain, moi aussi....
Merci...
Kakrine

Moushette a dit…

@julien merci pr les compliments, liens etc !

@carole, ho bin j'ai pas eu d'émotion sur Goreki : trop focalisée sur le nez bistourisés de la soprano, dsl !!!C un peu court pr me mettre en transe moi....

bon sur ce, je me mets au boulot, une heure du mat et trois tonnes de mails pr l'inde qui seront lus d'ici une poignées d'heures ....

Marianne a dit…

J'ai vu Madama Butterfly à Dijon à l'automne dernier... Comme vous, j'ai été bouleversée par ce passage, peut-être parce que du courage de ses femmes dépendra un jour mon plus grand bonheur.
Merci d'avoir mis des mots sur mes larmes d'émotion.

Moushette a dit…

"Le Charabia de Moushette", blog sponsorisé par Kleenex, ;-) !!!

Dominique a dit…

Nous aussi vu, et les pleurs émotions fortes au rendez vous, et rien que d'en reparler...

kathy a dit…

merci pour ce beau post, me voilà très déterminée à voir au plus vite cet opéra ou à l'entendre pour le moins. Aujourd'hui c'est notre anniversaire de rencontre...il y a un an j'avais le bonheur de devenir maman en serrant ma fille dans mes bras. La lecture de votre post me permet d'avoir une pensée (organisée) pour la mère de naissance de ma petite puce.
Merci

Kathy maman de Gaya en france depuis fin aout

Anonyme a dit…

bonjour, Juste un mot pour dire que je vais peut etre jouer les rabat joie mais je tiens a le dire : j'ai 33 ans et j'ai etee adoptee en coree .Je suis TRES touchee de savoir que vous pensez a la mere de naissance , a lui faire une place dans votre esprit (contrarirement à mon pere adoptif) . Ceci etant dit, je crois qu'il faut s'efforcer de creuser plus loin que le vernis romantique.... Je vois de plus en plus cet opera comme un archetype de l'image de la femme asiatique en occident (malheureusement conditionee par le regard COLONIAL), femme passive , sensuelle et soumise ....Mais qui s'en rend compte ?????Moi en tout cas oui car ce regard je le constate qu quotidien....d'ailleurs si mme butterfly est une heroine tragique, on oublie que pinkerton apparait alors comme une critique(politique!) de l'Occident agresseur....je me suis d'ailleurs toujours demande pourquoi de nationalite americaine????.... sous une surface romantique se cache une vision de l'asie incomprise et fantasmee ....seul des gens comme le general mcarthur l'avais compris en son temps..........desole fallait que ca sorte .....

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails