dimanche 27 juillet 2008



Les boîtes à bébés rouvrent en Europe
Gabrielle Stangl, présidente des Verts à Berlin, présente une boîte à bébé. Entre 2000 et 2007, en Allemagne, 143 enfants auraient été déposés dans l'un des 80 dispositifs similaires. : Lorraine Rossignol

Pour lutter contre l'infanticide et les abandons sauvages, plusieurs pays, comme l'Allemagne, mettent en place des couffins où déposer un enfant dans l'anonymat.
Berlin. De notre correspondante

C'est une boîte métallique encastrée dans un mur qui s'ouvre des deux côtés. Côté rue, pour qu'une mère y dépose le nourrisson qu'elle ne veut pas garder. Côté hôpital, pour que les nurses du service de maternité le récupèrent aussitôt. La mère a jusqu'à huit mois pour changer d'avis, sinon l'enfant sera confié à l'adoption.

Ainsi fonctionnent les 80 Babyklappen allemandes, calquées sur un système d'abandon d'enfant qui remonte au Moyen Âge. Selon un rapport du Conseil de l'Europe, publié au mois de mars, cette pratique d'abandon revient aussi en Suisse, en Autriche, en Hongrie, en Belgique, en Italie, et même au Japon.

À l'hôpital public Waldfriede de Berlin, la boîte est chauffée, pourvue d'une minicaméra, ainsi que d'une alarme qui se déclenche quand un enfant est déposé. Elle a déjà retenti trois fois le mois dernier. « On ne s'habitue pas à cette sonnerie », confie la pasteure Gabriele Stangl, à l'origine du retour des Babyklappen, en 2000.

Réponse de dernier recours

La boîte à bébé : régression ou progrès ? Ni l'une ni l'autre, répond Gabriele Stangl. « Un enfant que sa mère vient d'abandonner est toujours une triste nouvelle. Mais il s'agit aussi sans doute d'une vie sauvée. » Pour Irma Franke-Dressler, présidente du parti des Verts à Berlin, ce système est « nécessaire, sans être une solution idéale. C'est une réponse de dernier recours à une situation bien pire : pour un infanticide révélé, trois ou quatre ne sont pas connus. »

Pour la première fois, au printemps 2007, son parti a lancé une campagne en faveur des Babyklappen, avec pour slogan : « Avant que les bébés ne soient jetés à la poubelle... ». Le but était de faire connaître cette solution à un public sensible : migrantes en situation illégale, prostituées, jeunes femmes dont la culture interdit un enfant hors mariage.

Pour Gabriele Stangl, comme pour Irma Franke-Dressler, la vraie réponse aux abandons d'enfants reste l'accouchement sous X, interdit en Allemagne, mais légal en France. « Au moins, ça se fait en milieu médicalisé », souligne la présidente des Verts à Berlin. « Et il y a toujours la possibilité de s'entretenir avec la mère, de la convaincre de garder son enfant. Ou, au moins, de lui laisser une lettre, avec son nom dedans, pour qu'il puisse un jour la retrouver ».
Lorraine ROSSIGNOL.
Souvenez vous ma devinette du schmilblick... Les allemands n'ont rien inventé !!!!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Constat d'échec et un désastre annoncé ...

Certes, avec ce système ont fait diminuer les abandons et les dépôts clandestins "dans la nature".
Mais ces bôites-à-bébés (qui ressemblent à des fours à micro-ondes) ne permettent malheureusement pas de prendre en charge la mère en détresse. Il est odieux que notre société, au lieu d'aider ces mères à élever leurs enfants, laisse des situations de misère financière et psychologique telles que ces femmes ne voient d'autre recours que de placer leurs enfants dans des "boites à bébés."
Ces installations ne peuvent qu'encourager des dépôts de bébés du style: ni vu(e),ni connu(e), je n'assumerai pas une seule once de mon geste et de mon identité vis à vis de tiers......, je n'aurai pas à me justifier de mon geste , triste pour ces enfants !

Les assistantes sociales feraient mieux d'être plus "sur le terrain" et proche des familles que derrière leurs ordinateurs ...

Moushette a dit…

Le problème du cas allemand est qu'il n'y a pas d'accouchement sous x, d'ou ces boites qui visent avant tout à préserver la vie de bébés laissés dans la nautre. Idéalement oui, il faudrait des AS pour gérer ces pauvres femmes, mais ce n'est pas toujours évident de les trouver et qu'elles acceptent leur aide. Une jeune collégienne en détresse n'a pas toujours envie d'entendre une AS qui la pousse à garder un bébé dont elle refuse jusqu'à l'existance.

je suis d'accord que le suivi est primordial, mais comme notre pays manque cruellement de moyens AS, et que j'imagine qu'en Allemagne c'est pareil, ces couffins sont mieux que rien...

J'ai vu votre blog, il m'a touché, je l'ai mis en lien sur le mien.

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