mardi 15 décembre 2009

Penjab express

Ok je vous tape ce billet dans un bus "volvo" (cad deluxe, soit moins pire que les autres !) en écoutant des bons vieux U2 dans les oreilles, conditions hard dans ce bus mais fun malgré tout pour blogguer !

Aujourd'hui ca a été du délire pt de vue logistique. Départ à 9h00 de chandigarh direction le Pendjab. En principe 2 heures de route, qui se sont transformées en 3 bonnes heures. Qu'importe la route était superbe, enfin je me sens un peu dépaysée et aventurière un peu quand même... La route a longé des rizières (la plus part bien vertes mais terre à sec), des canaux artificiels bordés d'énormes eucalyptus formant un cathédrale de verdure au dessus de la route, des écluses, des temples seikhs blancs immaculés comme mon ordi, contrastant avec un ciel enfin bleu. J'ai vu des barbiers ambulants sur la street à la pelle, un arracheur de dents en plein boulot à 9h15, des paons dans les champs, des dhobis lavant le linge dans le canal fétide... Les seikhs en eux meme sont un paysage passionant. Ils sont si grands et barraqués par rapport à la moyenne des indiens, leurs regards sont plein de fierté et d'arrogance, Et puis ces turbans parlons en. Ils sont de toutes les couleurs, bordeaux, roses, bleus, jaunes, impeccables et lisses contrairement au fouilli artistique des rajasthanis ou gujuratis. Avec leur chignon sur le devant du crane et leur turban par dessus, ils gagnent 10 cm de taille, ce qui leur donne encore plus de prestance et de grandeur. Un peu comme les talons aiguilles hein, même principe (seikhs qui lisez ce blog, ne me tuez pas SVP, c'est de l'humour...). Et puis comme la moitié de leur visage est mangée par leur barbe, tout passe par les yeux, leurs sourcils.... J'adore la tête de certains vieux, la barbe blanche au vent lorsqu'ils se promènenent en scooter. Ici, ce sont les hommes qui m'inspirent pour les portraits, mais c'est très difficile de les approcher (n'ai pas eu le temps en fait), Ah lala, qqs heures de plus à mon planning, et je suis certaine que j'aurais pu faire des miracles.... Frustrant, mais that's life.

Où sont les femmes, comme dirait un chanteur foireux des années 80 ? On n'en voit pas trop, surement qu'elles restent plus souvent à la maison qu'ailleurs. Ici j'ai vraiment l'impression d'etre à macho-land. Et aussi à celib-land. Je suis surprise de voir partout des hommes faire le boulot des femmes : le trieur de draps à l'hotel, des hommes lavent leurs habits eux meme dans le canal. Sans doute des pauvres celibs qui ne peuvent se payer des femmes et qui sont réduits à tout faire eux meme. COmme quoi l'égalité des tâches ménagères, Olympe, ça existe ;-) !

Ici je suis dans l'Inde profonde, il n'y a pas l'ombre d'un touriste, et je me prends pas mal de regards quand je sors mon reflex pour shooter. Je vous rassure, ça ne m'a pas empêché de shooter lorsque je le pouvais, mais honnêtememt, mis à part la pause tchaï du driver, je n'ai que shooté que de la voiture en marche fenêtre ouverte, donc photos surement un chouilla flous. Tant pis pour l'art, ca fera des souvenirs quand même.

Pour résumer la journée, 3 heures de route pour y aller, 1 heure de rdv, 3 heures retour, et maintenant 5 heures de bus jusqu'à Delhi. I must be mad, mais j'avais pas le choix, tout les trains étaient bookés, mes changements de planning de dernière minute ne m'ont pas laissé le choix.

Revenons à mon présent, I am in zeu bus. Heureusement que je suis derrière car devant je serais morte de trouille en regardcant le traffic. Ma voisine de bus est une jeune étudiante, qui comme moi a un sac à dos et lit des MP3 sur son lecteur ! Et j'ai gagné la guerre des accoudoirs, pour une fois. QUand on est rentrés dans le bus, il faisait une grosse chaleur. Mais une fois démarré, clim à fond, je suis cachées sous plusieurs couches de fringues !!

Pour combler le temps de trajet, je tape ce billet, admire occasionnellement par la fenêtre tout les hotels enguirlandés sur la route à l'occasion de mariages, et surtout, vais prendre un malin plaisir à mater "Les Chtis" dans ce bus. Moi j'aime les contrastes !!!!

U2 chante à tue tête dans mes oreilles, ouaip j'ai la pêche. Subitement je revois ce visage angélique qui dormait sur une natte dehors dans la cour, malgré le bordel ambiant. Un beau petit bébé d'à peine 2 ans, j'vous jure, aux mains potelées, aux joues rebondies, de longs cils, des paupières brillantes. Il ne lui manque que des ailes. La décision de la justice concernant ses parents sera bientot prise par la Court. Car cette petite avait été violée. Mon pauvre petit ange, déchiré dans sa chair et qui dormait si paisiblement, à poings fermés.

2 commentaires:

Mimi a dit…

merci Moushette pour les émotions du matin en lisant le récit de ton voyage au Punjab. Si les hommes font le travail des femmes, j'imagine que c'est surtout car plus assez de femme. Je em souviens d'un reportage où les écoles n'étaitent fréquentées que pas les garçons non pas que les filles restaient à la maison, mais simplement car il n'y avait plus de petites filles. Pauvre petit ange... comment des hommes peuvent-ils en arriver là ?!

Virginie a dit…

Moushette, la fin de ton récit me laisse sans voix.
Je le vois, ce petit ange et mes prières sont pour lui.

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails