mercredi 10 mars 2010

Le Vel' d'hiv'

Ce matin sur France Inter, je me suis reveillée aux cris de ce film "La Rafle" sur le vel'd'hiv' : le moment où l'on annonce aux parents qu'on va les séparer de leurs petits enfants. C'était horrible, j'étais glacée dans mon lit comme si on m'arrachait mes enfants.

La guerre, je ne l'ai pas connue, mes enfants non plus. Nos vies sont dorées (et pourtant malgré tout on se plaint !!). Mais mes deux parents ont perdu un de leurs parents à cause de guerres, d'ailleurs ma mère est devenue orpheline à cause d'une, et mon père en a énormément souffert pendant son enfance. Cela s'est ressenti dans leur éducation et dans les valeurs qu'ils m'ont transmises. Par exemple, mon père a beaucoup tenu à m'amener à Ouradour, et ce jour là, j'ai beaucoup appris sur l'humanité, et sans doute cette visite a fait partie des éléments clés qui ont forgé mes valeurs...

J'ai donc toujours abordé les films, documentaires sur la 2emGM avec beaucoup d'émotion et d'implication personnelle. Je suis gravée par ces horreurs, et j'ai si honte. Heureusement que mon grand-père était un résistant, j'en suis bien fière, cela me déculpabilise bêtement.

Mes parents vivent à deux pas du vel'd'hiv', à chaque fois que je passe à côté, je pense à toutes ces ames innoncente.

Le film, je n'aurai pas la force de le voir, je le sais. Mais je vous suggère fortement d'écouter le témoignage de Joseph Weismann, enfant rescapé du Vel d'hiv', celui qui a inspiré ce  film "La Rafle".

Ils ont tué ces familles pour leurs différence religieuse, ce qui renforce ma convictionde mettre en number 1 de mes valeurs la tolérance et l'ouverture des autres même différents de nous.

6 commentaires:

Brigitte a dit…

Oradour a été la visite choc de mon enfance.. j'en ai cauchemardé pendant des mois.. voire des années... visite pas préparée, mal accompagnée, avec des adultes parlant entre eux de leur souvenir d'Oradour (ma mère et mes grand-parents étaient à quelques km.. )... bref... billet pour ne rien dire... mais je comprends ce que tu veux dire.
Brigitte
Ps en fait depuis tout à l'heure je recherche sur ton blog le nom du film sur l'adoption d'une petite fille... il me semble que c'est ici que j'ai vu le titre ?

Moushette a dit…

une vie toute neuve, suffisait de cliquer sur la rubrique cinoche de mon nuage de libellés !

Anne a dit…

J'ai vu la bande annonce, c'est aussi au-dessus de mes forces un film pareil!

Brigitte a dit…

merci !! Brigitte

Virginie a dit…

J'ai vu justement l'extrait sur la séparation entre les mères et les enfants et lu un article sur cet "événement-clé" de la rafle : le fait que Vichy n'avait aucune instruction des Nazis concernant le sort de ces enfants alors que la déportation des parents et jeunes à partir de 16 ans était prévue. Les enfants ont "attendu" à Beaune que leur sort "soit statué" (tous ces mots sont horribles). Ils ont vécu avec qqs soignantes de la Croix-Rouge, livrés à eux-mêmes pendant des semaines, certains étant âgés de 2 ans... On connaît la suite. Les descriptions de cette période à Beaune faites par Joseph Weissmann (le héros du film) sont atroces.

Mes parents ont vu le film cet après-midi et ont été très touchés, évidemment. Ils m'ont dit que la salle se vide dans un silence très pesant.

J'irai voir ce films-. Probablement seule courant mars ou un soir accompagnée. Je pense qu'il faut le voir. Car c'est aussi un film sur la résistance : voir ces uniformes de policiers français exécuter l'horrible besogne nazie remet les pendules à l'heure sur le courage que nous aurions cru avoir à cette période.

tigresses a dit…

Du haut de ses dix ans, ma fille es revenue de l'école il y a un mois en me dessinant des croix gammées... conclusion : le we, elle a eu droit à deux heures de "Apocalypse"...
La choquer peut-être mais bon...
collégienne, j'ai vu "Nacht und Nebel"... maintenant, ça ne se diffuse plus... faut pas choquer... faut juste évoquer... du coup,"Shoah" de Lanzmann est diffusé en collège... l'évocation, les témoignages, ça suffit... m'a t-on dit dans les hauts lieux de la pédagogie qu'on appelait IUFM (du temps où j'ai cru pouvoir devenir prof... d'histoire) mais dans ce haut lieu de formation, où nous étions plusieurs à demander un réel débat sur l'évocation ou ... "le choc des images"... on nous a demandé de ne pas trop penser...
Sinon, moi aussi, Oradour... une fois... pourtant j'étais jeune adulte... mais voir mon grand-père et ma mère livides ce jour là à l'évocation de leurs cousins (parce que j'ai aussi des racines limousines)... m'a littéralement glacée et je ne suis pas prête d'y retourner... mais bon... j'ai maintenant des enfants, un besoin de transmettre... tout simplement...
Quant au "devoir de mémoire", ça... c'est, pour l'historienne que je suis, la tarte à la crème qui pourrait rejoindre, par certains côtés "l'intérêt supérieur de l'enfant"...

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