mardi 13 avril 2010

Printemps amer

Je n'ai pas pu résister à l'appel de Balotine pour shooter avec mon Nikon qui prenait un peu la poussière ces quelques mois...

J'ai cliqué une fleur du magnolia planté il y a 10 ans, hé oui, pour mes mes 30 ans, époque des espoirs et désespoirs PMAesques. Ce magnolia est parfait pour illustrer ce printemps de mes quarante berges. Amer printemps, scuds à foison, que j'ai choisi de digérer dans la solitude.

Et je repense à ce matin. Bourr' à mon rdv, comme d'hab', à me haïr d'avoir répondu à ce dernier email plutôt que d'être partie à l'heure, alors coup d'accélérateur dans la côte. Je dépasse ma ptite voisine à pied sur le trottoir qui va au cimetière comme tous les matins y voir son fils et son mari. Mais elle a mis sa veste jaune ? Inhabituelle élégance. Je m'approche du cimetière, il y a du monde, une femme sanglote dans les bras de ses proches, et je me souviens que ma p'tite voisine me racontait hier qu'elle irait aujourd'hui à l'enterrement d'une femme. Une femme morte subitement à 40 ans, sans crier gare.

Et s'il ne me restait que quelques mois à vivre ?

Oublier le superflu, revenir à l'essentiel. Ne pas perdre une seconde de mes journées, et laisser le noir me ronger qu'au fin fond de certaines nuits.

3 commentaires:

L a dit…

Bonjour Moushette,

R. me dit souvent qu'il faut effectivement profiter au maximum des bons moments pour pouvoir se dire, le jour ou la vie sera moins gentille avec nous, que nous en avons profite quand tout allait bien.
J'ai pas mal repense a cela le jour ou je me suis retrouvee sur un fauteuil roulant sans savoir si je remarcherais un jour. (Fausse alerte, je cours !). Il suffit parfois de pas grand chose pour tout perdre, effectivement, perdre ce qui nous semble acquis. Quand on est devant cette prise de conscience, les "petits" ou moins petits problemes du quotidien ne sont finalement pas aussi importants que ce qu'on pense mais on finit par oublier "the big picture". Non que je veuille minimiser les problemes eventuels, qui peuvent etre tres lourds a porter, mais oui, la vie file a toute allure et j'ai un peu tendance a croire que tant que la sante va bien, le reste peut souvent se regler avec le temps. Je ne sais plus quel auteur disait que la vie, c'est ce qui se passe quand on fait d'autres projets.

Parfois (et ce commentaire se refere a des billets plus anciens ou tu parlais de ton travail), en travailant dans l'humanitaire ou dans ton domaine, il est peut-etre plus difficile d'oublier certaines images, certaines douleurs du monde. C'est plus ancre en nous, ca fait partie de nous, ce qu'on voit ou entend finit par rester la. C'est difficile a expliquer, difficile a comprendre depuis l'exterieur. Je sors et m'evade sans doute plus souvent maintenant que quand j'entendais moins d'horreurs dans mes reunions. Ca devient vital. Au bout d'un moment, sortir, s'aerer, ne plus regarder les informations (si, si, tres efficace, je ne regarde plus la tv), profiter des fleurs et du soleil, d'une bonne exposition, etc. est indispensable. Je me dis souvent que tu dois ressentir ce poids parfois toi aussi, souvent sans doute...

Desolee, c'est un peu personnel... mais y reflechir peut peut-etre rendre le printemps un peu plus gai. :-)

Moi, je trouve que tu as accompli tellement de jolies choses a 40 ans que tu peux etre fiere de toi !

A bientot,
Laurence

Pétula a dit…

Bonjour Moushette, jusque là j'étais une lectrice anonyme de tes billets si agréables à lire. Et puis je suis beaucoup plus agée que toi, j'ai pris un peu d'avance: j'aurais 42 ans cet été. Il y a peu de temps Petite Chérie m'a demandé "c'est quand qu'on est vieux?" Je lui ai répondu "c'est quand on n'a plus d'envie, plus de projets, quand on ne s'amuse plus des blagues des enfants et qu'on ne se bat plus pour grand chose". Je crois que tu es bien loin de la vieillesse. Fais le gros dos, le blues va passer et tu verras... 40 ans c'est bien mieux que 20!! Je t'embrasse

Carole a dit…

Bonjour Laurence, "John Lennon" est l'Auteur en question...

Légèreté et balconnets contre Sagesse et Maturité...
Pas si simple quand on est jeunes et pas si sûr lorsqu'on vieilli... On est tout à la fois, bien plus encore et bien mieux le temps passant...

Nous vieillissons avec ceux que nous aimons, alors profitons! Le temps n'est pas aux comptes...
40 ans, c'est combien ? 40 Sapins de Noël...
Mais combien de Lunes ? De couchers de Soleil ? de Bisous et de sourires de nos enfants ? De dîners entre amis ? De chaussures qu'on adore ou qu'on jette ? De surprises à venir ? De gens rencontrés ? D'opéras ? De tubes de Mika ?? Bref, j'en passe et j'en oublie... C'est court et c'est immense à la fois...

L'occasion en tous cas de se souhaiter longue vie! En pleine conscience de notre chance...
Carole

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