dimanche 25.05.2008, 04:52 - La Voix du Nord
Valérie et Rémi, adopté en 2003.
Valérie et Ingrid, mamans comme les autres, ont adopté pour construire ou agrandir leur famille.
PAR CÉCILE RUBICHON, bethune@artois-info.fr
« On était là avec un mètre à essayer de se représenter sa taille », se souvient Valérie Loones. C'était en mai 2003.
Sa première fête des mères. Comme future maman d'un petit garçon de 92 centimètres, âgé de 3 ans. Ils l'appelleront Rémi. Avec Christophe, ils s'apprêtent à aller le chercher. À Santa Cruz, en Bolivie. Après des années de tentatives de procréation médicalement assistée « qui m'ont ruiné la santé », ils décident d'adopter. « Ça change rien, c'est mon fils, c'est comme s'il faisait partie de moi », raconte Valérie. Avant même de l'avoir vu. « C'était notre enfant depuis le coup de fil nous annonçant qu'il nous attendait. » Et dire que le juge bolivien ose leur demander s'il leur convient. Question de procédure... À laquelle Ingrid a aussi dû se soumettre après avoir reçu le dossier médical de Faustine, 9 mois, née au Vietnam. « Des questions ne se posent pas », explique celle qui est aussi maman de Baptiste, 8 ans. « Elle aurait pu avoir un oeil en moins, c'était notre fille. » Le jour où elle a appris qu'elle allait être une seconde fois maman, Ingrid était « aux anges, on en a pleuré. J'avais l'impression qu'on me disait que j'allais à nouveau pouvoir être enceinte. » À force de patience et de traitements, elle aurait peut-être pu l'être. « Dans 10 ans... » Et en même temps, cette certitude : « la seule possibilité d'agrandir notre famille. » Difficile psychologiquement. D'enchaîner les enquêtes pour obtenir l'agrément. De trouver un organisme agréé qui accepte son dossier surtout. « Vous pensez être le couple idéal, mais vous avez un enfant, des portes se ferment... » Des murs de conditions à respecter se dressent. Et puis « jusqu'à ce qu'on ait l'enfant dans les bras, il n'y a rien de sûr », explique Ingrid. Pour la Bolivie, après la décision du juge, une annonce est passée dans un journal. Sorte d'avis de reconnaissance. Si personne ne se déclare dans les 2 mois, les adoptants peuvent prendre l'avion.
Top départ. Pour Valérie comme pour Ingrid, la peur de partir loin s'éloigne. « Quand je l'ai prise, j'ai ressenti la même émotion que quand on m'a mis mon fils dans les bras. La seule différence : elle m'a souri. C'était le 2e plus beau jour de ma vie », se rapelle Ingrid. Pour son premier, Valérie a ressenti un amour immense quand elle l'a vu s'avancer avec « son petit album de nos photos. Il a couru en répétant "Mi papa, mi papa." Il ne voulait pas nous lâcher. » La crainte de ne pas avoir l'instinct maternel s'efface. « Je l'ai eu tout de suite. On a juste eu deux mois au lieu de neuf pour construire une famille. Tous les soirs, je me relève pour voir s'il va bien. Je le protège plus plus plus... » Plus, comme leur petit rituel : « Je t'aime plus que... » Depuis l'arrivée de Rémi, « c'est la fête des mères tous les jours ». Leur première à trois, elle ne l'oubliera pas : « Une rose du jardin, un dessin et un poème que je n'ai pas pu lire jusqu'au bout... » Cette année ? Indice du côté de chez Ingrid : « Faustine est revenue de chez la nounou avec des traces de peinture sur les mains et les pieds... » L'année prochaine, ce sera au tour de Valérie, Christophe, Rémi et Pierre de célébrer cette fête à 4. Ils partent en août chercher Pierre à Santa Cruz. •
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