mardi 3 février 2009
Moushette, a Desperate Housewife pour de vrai
Il m'a bien fallu quelques jours pour rassembler mes morceaux, maintenant je tente de ramasser le reste avec la balayette, mais forcément je ne retrouverai pas tout...
Pour ceux qui n'auraient pas tout compris, j'ai appris la semaine dernière que je ne serais pas retenue pour un poste que l'on me promettait. Il a donc fallu attendre 5 mois de suspens 4 entretiens pour recevoir un email sec clôturant nos espoirs et nos projections d'une vie nouvelle et meilleure. Nous ne nous y attendions pas du tout, Mister Moush et moi (en fait j'attendais d'en savoir plus pour mes deux entretiens suivants) et la chute a été vertigineuse.
Vertigineuse, car 4 mois c'est long, et dès le départ tout me semblait "ok" pour un aboutissement positif à mon embauche. C'était long, certes, mais c'était normal, je ne devais pas m'inquiéter. A titre d'exemple, dès le deuxième entretien, un haut décideur m'avait tutoyé comme les membres de son équipe et m'avait dit qu'il qu'il projetait mon démarrage en décembre !! Il n'y avait aucun doute dans ses paroles (et autres collègues), et j'ai eu la faiblesse de succomber à ces doux chants. Malheureusement, les choses n'ont pas évolué dans le bon sens, et il a fallu 3 mois de plus pour le savoir.
Mais je ne leur en veux pas, car je les crois sincères dans leurs paroles, ils se sont trompés, mal jugé la situation, voilà tout. Je les remercie de leur confiance, car comme j'aime le dire souvent, "c'est déjà ça".
Alors voilà, je suis de retour à la case départ de mère au foyer, certes toujours aussi active avec son assoce et ses fréquents déplacement en Inde, mais chômeuse dans l'âme, rêvant de pouvoir elle aussi partager le stress de "commuters" otages des grévistes des transports en commun. Au jour d'aujourd'hui je revis avec souffrance mon re-statut de mère au foyer sans autre avenir à court terme, que je n'arrive plus à assumer. Cela fera bientôt 7 ans que mon diplôme d'ingé prend la poussière et que mon CV ne s'allonge plus, et les doutes de pouvoir réintégrer ma place d'ingé d'avant s'accumulent dans ma tête, surtout en cette période de récession aiguë.
A qui la faute, surement bcp à moi, avec mes choix de vies biscornus qui ont aggravé le vide du canyon qui laboure mon CV. Je ne me fais pas de reproches, ne regrette rien ou presque, mais je sens sur mes épaules un poids, et malgré tout ce qu'on peut me dire, je ressens la culpabilité de tirer la famille vers le bas.
Cela passera, je devrai prendre mon temps retrouver mon équilibre d'antan. Et puis lorsque je repense à la souffrance que j'avais éprouvé, lorsque la soeur m'avait annoncé au bout de 5 mois d'attente, que Scarlett ne me serait finalement pas attribuée, je me dis que ma souffrance actuelle n'est pas si terrible... (bon heureusement que 10 jours plus tard la bonne soeur m'avait dit qu'elle s'était plantée...).
Alors voilà, malgré tout, je regarde vers l'avant, tout en digérant la déception, et tente de m'y remettre. Tout en ayant fréquemment l'envie de hurler à la lune, telle une louve malheureuse, lorsque les éclairs de blues tombent sur ma tête.
Et il vaut mieux regarder de l'avant, surtout pas sur les côtés. Car lorsque je regarde autour de moi et que je vois les agissements de certaines H (housewives) de mon bledpaumé, il y a de quoi prendre peur de mon état prolongé de femme au foyer...
Cela fait longtemps que j'ai du le constater. Certaines femmes, (oisives sans doute ?), ont beaucoup de temps pour parler. Commérer, plus exactement, et de temps en temps lancer des attaques mesquines en tout genre. Mon intégration à la vie du village via l'école m'a appris bcp de choses sur la race humaine, et pas que du meilleur. Comme quoi, les trolls ne sont pas forcément que sur les blogs et forums....
J'hallucine régulièrement à quel point des détails deviennent des affaires d'état alimentant conversations et esprits. Alors j'évite. J'évite les heures propices aux commérages, celles qui ont la langue trop pendue, et je traine rarement avant et après l'école... Et je ferme mes oreilles assez régulièrement. Mais malgré cela j'en entends des vertes et des pas mures, sur des gens que je ne connais pas, sur des parents d'élèves etc. D'un grain de riz, on fait une montagne de prises tête stériles. Je suis peut être une DH, mais moi en tout cas je n'aurais jamais le temps d'échafauder pareilles théories ou stratagèmes !!!
La dernière date de vendredi, et elle m'a littéralement donné la nausée, malgré le fait que mon tout-moi ait été sonné par l'échec d'embauche. J'en parlerai dans un prochain post, car comme je suis indirectement impliquée, je me sens obligée, le temps d'un post de nourrir ces trolls de m.... L'occasion aussi de me défouler, et une bonne fois pour toute, et de tirer au fusil à pompe sur les poules du poulailler... Certes, ça ne me fera pas avancer dans mes recherches APEC, mais au moins ça défoule... Et puis sait on jamais, cela en incitera certaines à se remettre en cause si je m'y prends bien ?
Comprenez maintenant pourquoi cela me donne une raison supplémentaire de partir tout les matins à la Def' et ne plus être mêlée à ces niaiseries qui me rendent lasse... Il y a même des jours où je rêve d'expatriation.
Mais il paraît que les poules, ça se trouve partout sur la planète...
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
15 commentaires:
4 mois de faux espoirs, effectivement il y a des quoi s'effondrer... Mais je ne doute pas que tu rebondisses très vite. Et si tu ne l'as pas ce job, c'est qu'un autre encore mieux t'attend j'en suis sûre !!
Haut les coeurs !! Et reste à alimenter ton blog si intéressant et riche !
Oui c'est vrai que j'ai apprécié de retourner travailler... Mais tu fais quand même un travail bénévole formidable!
Merci pour ces explications qui éclaire un peu ma lanterne (pas toujours très vive je le reconnais)...
Le monde du travail est un monde de brutes, et effectivement beaucoup des interlocuteurs que tu as vus ont pu être de bonne foi, je n'en doute pas, sans que cela aboutisse pour autant. Cela dépend de tellement de facteurs et de personnes différentes que cela reste quasi un miracle quand ça aboutit. Pour ma part, j'ai commencé ma "carrière" (un bien grand mot) par tellement de déconvenues que je m'attends toujours au pire (et finalement ça sert).
Sinon une chose est sûre, je te le confirme avec certitude, chez les expats, il y a des poules et des trolls et même des modèles assez "chargées" !!! (mais aussi des gens formidables). L'avantage c'est qu'à priori tu ne restes pas trop longtemps dans le même poulailler !!
Bises et saches que moi en tout cas je suis toujours aussi contente de te lire...
Donc laisse pas tomber le blog à cause des trolls et des poules de basse-cour.
Virginie, maman d'Anaïs
Ah, DH, je sais ce que c'est...pourquoi est-ce que j'ai passé tout ce temps dans mes bouquins pour rester cloîtrée...
Courage, Moushette, tu es dynamique, intelligente, tu es du verbe et de la verve...quelqu'un va bien finir par s'en rendre compte...
Désolé pour toi Moushette,
et courage pour la suite, il y a forcément une piste autre part qui doit attendre que tu la trouves.
Et puis tu n'es pas qu'une mère au foyer "classique"...le temps passé avec tes petits ne se rattrapera jamais et ton engagement pour ton OAA est surement une bénédiction pour toutes les familles que vous accompagné vers le chemin de leur enfant (et ça ce n'est pas rien !!).
Céline
(en attente de ses bounets...toujours en Ethiopie)
Oui, courage, c'est dur, mais il y aura bien une place pour toi, je suis sure que tu vas trouver. Je te comprends quand tu dis que c'est pas facile certains choix, perso je me suis arrêtée 5 ans pour essayer d'avoir un bébé et au final rien et la dure réalité économique; Bref pour te dire que j'en ai profité pour faire une VAE et reprendre une année de diplôme sup et faire un stage, hi ,hi faut bien filouter pour réussir à trouver une porte d'entrée dans le monde impitoyable des trolls. Pour l'instant ça marche et j'espère que je me prendrai pas un bus.
Quant à ta valeur, pour moi elle ne fait aucun doute, ton investissement perso est indiscutable et songe à tous ceux qui lisent ton blog et ceux que tu as aidé pour leurs enfants; Et ingénieur à l'adoption, ça existe pas !!!!!
Bref si toutes les desperate housewife étaient comme toi, j'irai plus souvent à la soirée tripes de mon village (suis végétarienne).
EVE (en attente de ces loulous et stagiaire)
Hello Mrs HW Mouschette,
Contente de te relire !
Tu sais, je crois que tu exerce le plus beau métier du monde, celui de MAMAN.
Pour ce qui est de ton job, je comprend ta déception après 4 mois d'attente!
Je pense qu'il faut persévérer et y croire car si tu n'a pas été choisie c'est qu'un autre destin t'attend ailleurs, alors reprend confiance en toi et ... FONCE!
Bon courage quand même.
ps : tu a raison de fuir les commérages, ça n'apporte rien de bon dan la vie.
A plus, Déborah.
Moushette,
Je ne sais pas si c'est la conjoncture actuelle qui a amené ces personnes à ne pas te t'accorder ce poste mais cela ne m'étonnerait pas. Je suis moi-même indépendante et je travaille avec des entreprises. Toutes les prévisions d'embauche prévues en juillet 2008 ont été annulées en octobre. Mais garde espoir car la conjoncture va s'améliorer en tout cas, il faut y croire.
Bon courage.
Je te comprends ! même si je ne suis pas une FAF. Je sais ce qu'est être tenue en haleine dans une recherche de taf et que ça finisse par tomber à l'eau... ça fait 9 ans que je cherche un job stable et je suis dégoutée par le manque d'humanité et de respect de certains cadres dirigeants...
T'a t-on donné une explication plausible autre que le blabla habituel à ce refus ?
Allez tu va remonter la pente, tu as un bon diplome, tu es loin d'être inactive car le bénévolat est, je suis sûre, un bon point sur ton CV pendant cette période de recherche d'emploi rémunéré et ton punch fera la différence !
Ketika
Merci à tous pour vos gentils commentaires. J'ai pas la force de répondre à chacun en perso, car je garde mes forces pour avancer... Mais ils me touchent et m'aident, des vraies béquilles, quoi :-)
ketika, non la vraie raison je ne la connais pas, et sans doute je ne la connaitrai jamais, car elle ne doit pas être glorieuse. le email parlait de "conjoncture éco", mais apparemment les vraies raisons sont ailleurs. J'ai demandé des explics, et j'attends toujours...
Quand j'ai lu tes explications, j'ai poussé un ouf de soulagement : ce n'est que le travail .... et en même temps j'étais super déçue car je sais que ce job te tenait à coeur. Par contre, il est sûr qu'une entreprise saura reconnaître ta motivation, ton punch, tes compétences ... alors ne désespère pas, retrouve vite le sourire et fonçe.
Courage
Sabrina
Comment ça "tirer la famille vers le bas" ? T'as pas fini d'écrire des âneries ! Etre à la maison tous les soirs pour accompagner tes enfants et les voir grandir, je ne vois pas en quoi ça tire la famille vers le bas.
Mais, bon, je comprends ta déception. J'espère que tu retrouveras une belle opportunité bientôt, malgré le contexte difficicle.
Profite de ces quelques mois de rab ; tu verras que tu y penseras avec nostalgie quand tu commuteras de nouveau vers La Défense...
Bises,
Eva
Courage, courage.... C'est un moment difficile mais tu trouveras un travail bientôt et tout cela ne sera qu'un mauvais souvenir.
Courage...
Laurence
Désolée, Moushette, mais jamais je n'aurais imaginé une telle issue. j'ai honte de ma boîte et du manque d'honnêteté à ton égard...
Tout ça c'est de ma faute. Plus jamais on ne m'y reprendra.
S'il y a bien qq'un dont ce n'est pas la faute, c'est bien toi. Non seulement tu as servi de facteur, mais derrière tu as suivi, relancé... Et pour tout cela tu le sais, je te suis très reconnaissante...
Ca ne sert à rien de culpabiliser, ca partait d'une bonne intention, et c'était tout à fait plausible puisqu'on y croyait tous (ou presque !).
Moi j'en suis à ruminer sur des généralités bien "femini-machos" comme quoi les hommes sont tous des lâches... Je ne suis pas sûre qu'une femme (comme nous ;-) ) aurait laisser filer le truc d'une telle façon et surtout clôturer sans un mot. Ils ont sans doute honte, mais préfèrent ne pas assumer et jouer à l'autruche. Et ça, c'est tellement masculin..
Enregistrer un commentaire