Lorsque j'étais là bas, l'Inde me saoûlait plus qu'autre chose. Je maudissais la pollution, la chaleur insupportable, la crasse, l'injustice, la nonchalence et surtout les contraintes logistiques et mes interlocuteurs lunatiques... La campagne et ses habitants qui pour moi sont la real India m'ont cruellement manqué lors de ce voyage 100% urbain. Pour la première fois, je n'avais plus envie d'expatriation en Inde, même à Delhi la ville verte et nonchalente, et j'avais le blues de ma campagne et du calme de mon village français.
Souvent, lorsque je rentre d'Inde, je me francise à fond, à coup d'entrecôtes saignantes, de roquefort alive & kicking, t shirts moulants et délires bien français avec mes potes... Mais cette fois-ci, sitot rentrée en France, je me suis surprise à écouter du HindiPop, me suis habillée en kurta et chapals encore sales de l'Inde, ai préparé mon churidar kamiz dupata de chez Anokhi pour la fête dans notre rue de dimanche. Et j'ai ressassé certaines de mes conversations là-bas. Notamment celles de mes nouvelles rencontres, expatriées ou bien indiens... Je médite sur mon voyage, digère les pensées, tente d'accepter les horreurs de ce pays sans me révolter ou le rejeter...
Et hier après-midi j'ai subitement eu une envie de Indian cooking. Un rice pulao cuit au wok avec amour, aussi bon que la-bas dis, un aloo gobi (patates chou fleur) qui concurrence dignement celui de notre resto à Bhuba', quelques chapatis (galettes plates) vite fait (pate prélablement congelée hyper pratique)... Comme pour prolonger le plaisir ... Les enfants pour je ne sais quel mystère ont voulu pour la première fois manger aves les doigts ! La main gauche sur les genoux comme en Inde, et hop faut prendre le coup pour déchirer le chapati avec une seule main, faire la boulette avec le bout des doigt pour le riz, l'engloutir avec un grand sourire... J'avais l'impression qu'ils avaient fait ca toute leur vie, et cette vision me renvoyait étrangement aux enfants de l'orpheu en rangs d'oignons mangeant par terre de la même façon. J'ai moi aussi joué le jeu, et les doigts dans le riz, j'ai encore plus apprécié ce home made Indian meal. Ca m'a même renvoyé directement en Inde, malgré moi ! Et dire que je ne mange jamais avec les doigts en Inde ! Pourtant c'est bien meilleur comme ça...
On a bien mangé et surtout rigolé, nous étions tous envahis par cette vague indienne que j'avais ramenée sans le savoir dans mes valises... Ai-je eu un rdv manqué avec l'Inde lors de mon sejour que je tente de rattraper ici malgré tout ? "Je t'aime moi non plus", tel est le lien qui m'unit à l'Inde. A force d'y aller souvent, d'ouvrir de plus en plus les yeux à ses injustices, horreurs et tares, j'en suis presque saturée. Mais malgré moi, l'Inde m'envahit et coule dans mes veines et mes neurones...
Ce matin j'ai ouvert mon compte Facebook, et j'ai vu Isabelle y reprendre cette citation de Gandhi que nous aimons toutes les deux :
"For my material needs, my village is my world,but for my spiritual needs the whole world is my village"
(M.K. Gandhi)
5 commentaires:
Bonjour Moushette,
J'ai toujours autant de plaisir à te lire et à découvrir, à travers tes écrits, les multiples facettes de l'Inde.
Une question un peu HS : sais tu où l'on peut trouver les fringues Anokhi en France ? Je les ai découvertes sur ton blog et j'adore !
Hélène, de Perpignan
Merci LN ! non aucune idée pr Anokhi.
Moushette,
Où qui sont les liens vers d'autres blogs ? Grâce à eux, j'me creusais pas la tête à chercher...
Sandy
Sandy, le liens sont toujours là ! C'est la rubrique "keskisspasse chez les autres" que j'ai supprimé car incomplete et trop lourde... mais tous les liens des blogs sont encore accessibles !
Cette phrase de Gandhi que tu avais relevé est devenu mienne également...
Je la trouve si juste
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