J'ai toujours vécu en France. Mon père est français, et ma mère est d'origine indienne, du Kerala. J'ai été élevée plus ou moins dans cette double culture, dans le contexte d'une scolarité internationale. Depuis toute petite, je m'amuse beaucoup à jouer avec mes deux cultures indiennes ou françaises.
Plus jeune, lorsque je voyageais en Inde, j'aimais me "transformer" en indienne en revêtant un salvar kameez, en collant un bindhi entre mes sourcils, en prenant l'accent indien pour parler anglais, en adoptant leur hochement de tête afin que les autochtones ne devinent pas mes origines françaises... Cela fascinait ma mère qui elle bien qu'étant 100% d'origine indienne n'arrivait pas à renouer avec le pays de son enfance en se cachant derrière ses lunettes de soleil françaises ! Quelques années plus tard lors d'autres voyages indiens, je m'amusais à alterner mes deux personnalités un jour sur deux : "aujourd'hui je serai française, tiens, ras le bol d'être une indienne, vite un jean et un t shirt avec des inscriptions en français. Et ressortons notre bon vieil accent amerloque pour causer en anglais. Et que surtout personne me dise "you like like you are indian", ça va m'nrv !!
Est-on toujours un peu schizo lorsqu'on a une double culture ? Surtout lorsqu'il s'agit de deux pays aussi forts, différents, riches et passionnants que l'Inde et la France ? Dans mon cas, je l'avoue, humblement... oui j'ai bien un petit côté schizo, plus ou moins fort depuis ces 20 dernières années. J'adore jouer de mes doubles origines, surtout avec la carte de l'exotisme et de la différence : Etre indienne en France, et Française en Inde ! C'est assez ludique de pouvoir changer de nationalité, comme on changerait de chemise ! Et ce n'est pas ma double nationalité (OCI) qui me dira le contraire. Je me souviens encore aujourd'hui comme si cela était hier du jour où pour la première fois j'ai tenu dans mes mains mon petit livret "OCI" indienne, ressemblant un petit peu au passeport indien. Je kif grave lorsque le douanier indien me demande à voir mon oci et me dit en tamponnant mon passeport français "welcome back" ! J'adore aussi confronter mes deux pays : faire découvrir à la cuisine et la culture indienne à des français peu habitués à l'exotisme, voir ma fille danser à la bollywood devant les invités d'un mariage dans le sud ouest paumé de ma belle famille, regarder un film bin franchouillard en Inde style "bienvenue chez les chtis" dans un bus entre le pendjab et Delhi, ou bien écouter Véronique Sanson dans mon casque en me promenant sur Marine Drive ou Jan Path. Contraste garanti lors de mes promenades urbaines indiennes, et au moins avec un casque sur les oreilles on me fiche la paix !
Pour en avoir parlé avec pas mal de gens partagés entre deux pays, je connais bien le piège à éviter de la double nationalité : se sentir appartenir autant aux deux pays, être une vraie "fifty/fifty". Lorsqu'on est un/une fifty/fifty, on se sent mal partout, bien nul part, impossible à gérer. Non, vaut mieux se sentir seventy thirty par exemple : je suis française à 70% et 30% du reste de mon âme sont dédiés à mes origines indiennes.
Lors de ce dernier voyage, je me suis amusée à me poser fréquemment la question : es tu une 70/30, une 80/20, une 90/10 ? L'évidence est que je ne suis pas une fifty/fifty. Ouf. Je suis française d'âme et d'éducation. Je ne pourrais me passer des terrasses au soleil de nos troquets français, des beaux plateaux de fromage, du pinard qu'on peut acheter n'importe où, de l'armagnac dans les gâteaux au yaourt de ma fille, d'une raclette après les descente de pistes de ski, Stromae (bon ok il est belge !), nos théâtres, nos humoristes, notre humour et impertinence français inimitables, les apéros/repas arrosés avec les potes, notre gastronomie inimitable, les petits villages en pierre de nos campagnes, une vraie piste noire de ski, la diversité et la richesse de notre architecture, les oeuvres d'art, la lavande, notre histoire, notre riche culture...
Non, aucun masala dosa, sweet lassi, kingfisher beer, kathakhali ou temple ancien ne pourrait me combler autant que tout ce que je vis et vois en France. Mais, de l'autre côté, chaque jour que je passe en France est intimement lié à l'Inde. J'ai toujours un bijou et/ou un vêtement indien sur moi, ma playlist est remplie de hindi pop, et mes épices indiennes s'incrustent souvent dans mes plats français. Et bien sûr mes enfants, mes dossiers d'adoption, mes échanges avec ma famille indienne me renvoient en permanence au pays, naturellement sans que je m'en rende toujours compte. Lorsque je suis en France, je ne peux pas me passer de l'Inde, comme si sa présence était aussi nécessaire que l'oxygène dans l'air que je respire. Mais heureusement, mon mari, sa famille, mes amis, ma vie du quotidien me ramènent toujours vers ma vie française, celle que j'aime plus que tout.
Lorsque je suis en Inde, enfin, sa réalité surgit subitement. Cela doit faire une trentaine de fois que je visite mon deuxième pays, alors bien sûr, il est de moins en moins "exotique" et fascinant comme le voient beaucoup de touristes. La première chose qui me saute aux yeux, ce sont ses défauts : je peste contre la pollution, les bouchons et le chaos du road traffic qui ne m'amuse plus du tout, les klaxons inutiles, tous ces hommes qui vous déshabillent du regard lorsque vous avez le mauvaise idée de prendre le métro à Delhi à 21h30, la galère pour trouver un magasin vendant de la bière, les tas de déchets grouillant de rats partout dans les rues, le manque de liberté qu'on les femmes ou les amoureux en milieu public, les préjugés, le fanatisme, la soumission des femmes, tout ses excès absurdes tel que les budgets des mariages ou les fœticides des filles... Dans ces moments là, notamment lorsque je suis accrochée à cette barre du metro en scrutant mes pieds de peur qu'un homme voit dans nos regards qui se croisent de la provocation sexuelle, je me sens très ninety nine /one... De temps en temps je crie haut et fort mes critiques sur ce pays que j'aime malgré tout, et les yeux pétillant de malice un ami me répond par pur esprit de provok' "You speak like a tourist". Oooouh l'insulte, il a tapé là où ça fait mal, et il le sait bien. Mais le pire, c'est qu'il a raison ! L'avantage d'être assis sur deux pays en même temps, c'est qu'on peut être une touriste dans les deux et les comparer et les critiquer facilement...
Le lendemain, c'est la fête de Rakhi, et Delhi se remplit de couples et d'enfants rendant visite à leurs proches, parés de leurs plus beau sarees et tenues scintillantes, une sac de bengali sweets à la main... Mes yeux pétillent devant toutes ces beautés, et moi aussi j'aimerais fêter Rakhi avec ma famille, et je me remets à rêver de l'expatriation à Delhi que nous aurions pu vivre il y a qqs années. J'imagine les soirées heureuses que nous pourrions passer avec mes amis et ma famille, toutes les aventures que nous pourrions y vivre. Chaque tchai (thé) siroté avec une responsable d'orphelinat avec qui nos échanges dépassent largement les échanges professionnelles, mes yeux qui fondent devant la beauté de ses migrants campant dans la rue, la diversité et la beauté des paysages de campagne indienne, le déchirement que je ressens à chaque fois que je dois quitter ceux que j'aime là-bas.... tous mes moments d'émerveillement et d'amours indiens font qu'une partie de mon coeur est toujours un peu triste lorsque je suis en France, et que l'Inde me manque en permanence, sournoisement, au fond de mon cerveau & at the bottom of my heart.
Difficile équilibre que d'être entre deux pays. Et je le sais, et je le vois, c'est le chemin qui suivent beaucoup d'adoptés adultes qui veulent renouer avec leur pays d'origine. Je pense souvent à eux lorsque je suis tiraillée entre deux, et à ma fille que je vois doucement mais sûrement prendre ce chemin tant son amour et son envie d'Inde sont permanents et forts. Est ce que je leur souhaite d'avoir le même vécu que le mien ? Oui, car la double culture, surtout avec deux pays comme la France et l'Inde, est une immense richesse, un magnifique cadeau de la vie. Et que cette double culture me remplit des feux de la passion. Sans passion nulle vie ne mérite d'être vécue. Non, car elle génère aussi bien des souffrances, frustrations et noeuds au cerveau, et j'ai peur que eux aussi souffrent comme moi de ce tiraillement permanent...
Aujourd'hui, qqs jours après mon retour d'Inde, après nos tendres retrouvailles familiales, la rentrée scolaire et les nouveaux petits challenges de mes enfants, un rdv médical stressant mettant fin à une année d'angoisses, l'anniversaire de mon junior passé, les réalités françaises qui reviennent en boomerang, les grèves qui se profilent, l'inertie de notre économie française toujours au point mort.... Après tout cela, le blues de l'Inde vient subitement de me crasher à la tronche. 30 fois que je fais ces allers-retours entre mes deux pays, et punaise, toujours les mêmes effets kisscool après. Je pleure aujourd'hui l'Inde malgré le fait que je l'ai maudit pendant quasi tout mon séjour.... Je le sais au fond de moi : si je maudis l'Inde lorsque j'y suis, c'est uniquement car j'essaye de ne pas trop m'attacher à elle à chaque fois que j'y vais ; peine perdue, mon coeur a ses raisons que la raison ne connait pas, et chaque départ vers Paris se soldera par ce blues, ce petit chagrin d'amour.
Alors pour tenter de panser la plaie et avancer... je vous ai blogué ces intimes faiblesses... Pour mieux me comprendre et mieux avancer avec.
Plus jeune, lorsque je voyageais en Inde, j'aimais me "transformer" en indienne en revêtant un salvar kameez, en collant un bindhi entre mes sourcils, en prenant l'accent indien pour parler anglais, en adoptant leur hochement de tête afin que les autochtones ne devinent pas mes origines françaises... Cela fascinait ma mère qui elle bien qu'étant 100% d'origine indienne n'arrivait pas à renouer avec le pays de son enfance en se cachant derrière ses lunettes de soleil françaises ! Quelques années plus tard lors d'autres voyages indiens, je m'amusais à alterner mes deux personnalités un jour sur deux : "aujourd'hui je serai française, tiens, ras le bol d'être une indienne, vite un jean et un t shirt avec des inscriptions en français. Et ressortons notre bon vieil accent amerloque pour causer en anglais. Et que surtout personne me dise "you like like you are indian", ça va m'nrv !!
Est-on toujours un peu schizo lorsqu'on a une double culture ? Surtout lorsqu'il s'agit de deux pays aussi forts, différents, riches et passionnants que l'Inde et la France ? Dans mon cas, je l'avoue, humblement... oui j'ai bien un petit côté schizo, plus ou moins fort depuis ces 20 dernières années. J'adore jouer de mes doubles origines, surtout avec la carte de l'exotisme et de la différence : Etre indienne en France, et Française en Inde ! C'est assez ludique de pouvoir changer de nationalité, comme on changerait de chemise ! Et ce n'est pas ma double nationalité (OCI) qui me dira le contraire. Je me souviens encore aujourd'hui comme si cela était hier du jour où pour la première fois j'ai tenu dans mes mains mon petit livret "OCI" indienne, ressemblant un petit peu au passeport indien. Je kif grave lorsque le douanier indien me demande à voir mon oci et me dit en tamponnant mon passeport français "welcome back" ! J'adore aussi confronter mes deux pays : faire découvrir à la cuisine et la culture indienne à des français peu habitués à l'exotisme, voir ma fille danser à la bollywood devant les invités d'un mariage dans le sud ouest paumé de ma belle famille, regarder un film bin franchouillard en Inde style "bienvenue chez les chtis" dans un bus entre le pendjab et Delhi, ou bien écouter Véronique Sanson dans mon casque en me promenant sur Marine Drive ou Jan Path. Contraste garanti lors de mes promenades urbaines indiennes, et au moins avec un casque sur les oreilles on me fiche la paix !
Pour en avoir parlé avec pas mal de gens partagés entre deux pays, je connais bien le piège à éviter de la double nationalité : se sentir appartenir autant aux deux pays, être une vraie "fifty/fifty". Lorsqu'on est un/une fifty/fifty, on se sent mal partout, bien nul part, impossible à gérer. Non, vaut mieux se sentir seventy thirty par exemple : je suis française à 70% et 30% du reste de mon âme sont dédiés à mes origines indiennes.
Lors de ce dernier voyage, je me suis amusée à me poser fréquemment la question : es tu une 70/30, une 80/20, une 90/10 ? L'évidence est que je ne suis pas une fifty/fifty. Ouf. Je suis française d'âme et d'éducation. Je ne pourrais me passer des terrasses au soleil de nos troquets français, des beaux plateaux de fromage, du pinard qu'on peut acheter n'importe où, de l'armagnac dans les gâteaux au yaourt de ma fille, d'une raclette après les descente de pistes de ski, Stromae (bon ok il est belge !), nos théâtres, nos humoristes, notre humour et impertinence français inimitables, les apéros/repas arrosés avec les potes, notre gastronomie inimitable, les petits villages en pierre de nos campagnes, une vraie piste noire de ski, la diversité et la richesse de notre architecture, les oeuvres d'art, la lavande, notre histoire, notre riche culture...
Non, aucun masala dosa, sweet lassi, kingfisher beer, kathakhali ou temple ancien ne pourrait me combler autant que tout ce que je vis et vois en France. Mais, de l'autre côté, chaque jour que je passe en France est intimement lié à l'Inde. J'ai toujours un bijou et/ou un vêtement indien sur moi, ma playlist est remplie de hindi pop, et mes épices indiennes s'incrustent souvent dans mes plats français. Et bien sûr mes enfants, mes dossiers d'adoption, mes échanges avec ma famille indienne me renvoient en permanence au pays, naturellement sans que je m'en rende toujours compte. Lorsque je suis en France, je ne peux pas me passer de l'Inde, comme si sa présence était aussi nécessaire que l'oxygène dans l'air que je respire. Mais heureusement, mon mari, sa famille, mes amis, ma vie du quotidien me ramènent toujours vers ma vie française, celle que j'aime plus que tout.
Lorsque je suis en Inde, enfin, sa réalité surgit subitement. Cela doit faire une trentaine de fois que je visite mon deuxième pays, alors bien sûr, il est de moins en moins "exotique" et fascinant comme le voient beaucoup de touristes. La première chose qui me saute aux yeux, ce sont ses défauts : je peste contre la pollution, les bouchons et le chaos du road traffic qui ne m'amuse plus du tout, les klaxons inutiles, tous ces hommes qui vous déshabillent du regard lorsque vous avez le mauvaise idée de prendre le métro à Delhi à 21h30, la galère pour trouver un magasin vendant de la bière, les tas de déchets grouillant de rats partout dans les rues, le manque de liberté qu'on les femmes ou les amoureux en milieu public, les préjugés, le fanatisme, la soumission des femmes, tout ses excès absurdes tel que les budgets des mariages ou les fœticides des filles... Dans ces moments là, notamment lorsque je suis accrochée à cette barre du metro en scrutant mes pieds de peur qu'un homme voit dans nos regards qui se croisent de la provocation sexuelle, je me sens très ninety nine /one... De temps en temps je crie haut et fort mes critiques sur ce pays que j'aime malgré tout, et les yeux pétillant de malice un ami me répond par pur esprit de provok' "You speak like a tourist". Oooouh l'insulte, il a tapé là où ça fait mal, et il le sait bien. Mais le pire, c'est qu'il a raison ! L'avantage d'être assis sur deux pays en même temps, c'est qu'on peut être une touriste dans les deux et les comparer et les critiquer facilement...
Le lendemain, c'est la fête de Rakhi, et Delhi se remplit de couples et d'enfants rendant visite à leurs proches, parés de leurs plus beau sarees et tenues scintillantes, une sac de bengali sweets à la main... Mes yeux pétillent devant toutes ces beautés, et moi aussi j'aimerais fêter Rakhi avec ma famille, et je me remets à rêver de l'expatriation à Delhi que nous aurions pu vivre il y a qqs années. J'imagine les soirées heureuses que nous pourrions passer avec mes amis et ma famille, toutes les aventures que nous pourrions y vivre. Chaque tchai (thé) siroté avec une responsable d'orphelinat avec qui nos échanges dépassent largement les échanges professionnelles, mes yeux qui fondent devant la beauté de ses migrants campant dans la rue, la diversité et la beauté des paysages de campagne indienne, le déchirement que je ressens à chaque fois que je dois quitter ceux que j'aime là-bas.... tous mes moments d'émerveillement et d'amours indiens font qu'une partie de mon coeur est toujours un peu triste lorsque je suis en France, et que l'Inde me manque en permanence, sournoisement, au fond de mon cerveau & at the bottom of my heart.
Difficile équilibre que d'être entre deux pays. Et je le sais, et je le vois, c'est le chemin qui suivent beaucoup d'adoptés adultes qui veulent renouer avec leur pays d'origine. Je pense souvent à eux lorsque je suis tiraillée entre deux, et à ma fille que je vois doucement mais sûrement prendre ce chemin tant son amour et son envie d'Inde sont permanents et forts. Est ce que je leur souhaite d'avoir le même vécu que le mien ? Oui, car la double culture, surtout avec deux pays comme la France et l'Inde, est une immense richesse, un magnifique cadeau de la vie. Et que cette double culture me remplit des feux de la passion. Sans passion nulle vie ne mérite d'être vécue. Non, car elle génère aussi bien des souffrances, frustrations et noeuds au cerveau, et j'ai peur que eux aussi souffrent comme moi de ce tiraillement permanent...
Aujourd'hui, qqs jours après mon retour d'Inde, après nos tendres retrouvailles familiales, la rentrée scolaire et les nouveaux petits challenges de mes enfants, un rdv médical stressant mettant fin à une année d'angoisses, l'anniversaire de mon junior passé, les réalités françaises qui reviennent en boomerang, les grèves qui se profilent, l'inertie de notre économie française toujours au point mort.... Après tout cela, le blues de l'Inde vient subitement de me crasher à la tronche. 30 fois que je fais ces allers-retours entre mes deux pays, et punaise, toujours les mêmes effets kisscool après. Je pleure aujourd'hui l'Inde malgré le fait que je l'ai maudit pendant quasi tout mon séjour.... Je le sais au fond de moi : si je maudis l'Inde lorsque j'y suis, c'est uniquement car j'essaye de ne pas trop m'attacher à elle à chaque fois que j'y vais ; peine perdue, mon coeur a ses raisons que la raison ne connait pas, et chaque départ vers Paris se soldera par ce blues, ce petit chagrin d'amour.
Alors pour tenter de panser la plaie et avancer... je vous ai blogué ces intimes faiblesses... Pour mieux me comprendre et mieux avancer avec.
Vidéo mise sur mon mur facebook par une amie indienne pour tenter de me remonter le moral lorsque j'ai partagé mon coup de blues !!!
7 commentaires:
j'adore... et je comprends si bien...
INDElébile.
je trouve très juste ton analyse du 50/50 pour connaître pas mal de gens dans cette situation.
Autre solution qui simplifie les choses : vivre ailleurs que dans l'un ou l'autre de tes 2 pays, cela aide à prendre de la distance. Oui je sais, ne me remercie pas, mes solutions sont toujours simples ;-)
Bises à toi, citoyenne de la terre...
Hé oui, Véro, je me souviens de nos conversations sur le sujet...
@zeu : bien dit !
@virginie : ah oui je te remercie trop loool !!
@alsaciens : merci, bizz à toi aussi
Pour faire écho au très bel article de Moushette, une petite anecdote concernant notre fille, qui partage notre vie depuis 4 ans, après avoir passé ses 7 premières années dans un orphelinat à Bombay.
Le scène se passe à l'aéroport de Bruxelles où nous prenons un vol pour New York avec la compagnie indienne Jet Airways qui exploite la ligne Bombay-Bruxelles-New York.
A l'embarquement, l'hôtesse indienne procède au contrôle des passeports et s'arrête un moment sur celui de notre fille, puis, avec un large sourire, lui adresse la parole en anglais pour lui demander comment cela se passe pour elle dans la vie. Notre fille, interpellée et ne comprenant pas bien ce que l'hôtesse lui demande, nous regarde et nous demande pourquoi l'hôtesse lui pose cette question. Nous lui répondons que comme elle, elle vient de Bombay et manifeste simplement de la sympathie pour elle du fait de son origine indienne. Et notre fille de répondre "mais, comment elle sait cela ???"
Eclat de rire de l'hôtesse qui lui rend son passeport en lui déclarant "all the best in your life"
Notre fille grandit et s'approprie à sa façon la culture européenne. Elle commence à se projeter dans l'avenir et fait des projets de vie ...avec nous en Belgique. Par moment, l'envie de couleurs vives et d'épices prend le dessus. Quelle est son identité ? 100% européenne ? non. Indienne ? non. La part de son identité européenne ne cesse de croitre. Mais il subsistera, au fonds de son âme, un ancrage indien à l'égard duquel nous souhaitons qu'elle éprouve de la fierté.
Il y a deux semaines, elle nous a demandé de pouvoir visiter Bombay. Nous accueillons cette demande avec bienveillance et nous entreprendrons ce voyage qui sera probablement pour notre fille un périple vers le blues, le chagrin, un sentiment ambivalent,....la découverte d'une identité multiple avec ses forces et ses failles. Nous la voyons grandir avec admiration. Elle prendra un jour son destin en main. Mais l'Inde sera toujours ancrée dans son esprit. Alors, chère Moushette, nous souhaitons que notre fille apprivoise l'absence de 100% et puise sa force et sa fierté dans son identité singulière belgo-indienne ou indo-belge. C'est certain, elle connaitra le blues que vous évoquez. Mais cela fera d'elle un être unique, Notre fille , tout simplement, à 100%.
Merci Didier Renard pour ce magnifique témoignage, très touchant. Plein de bonheur à vous et à votre petite indo-belge !
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