vendredi 8 mars 2024

Chances

 Alors que ma vie s'éclaircit, s'apaise et s'allège des deuils et des ruptures du passé, il m'arrive parfois de vivre des drôles d'aventures pour briser mon quotidien. Parfois, j'ai l'impression que ma vie est une partie de Monopoly !


En effet, il y a qqs semaines j'ai tiré la carte chance du tonton du Canada qui te lègue sa fortune. Une agence en recherche généalogiques m'a contacté pour m'annoncer que j'étais l'héritière d'un membre éloigné de ma famille !!

Aujourd'hui j'ai découvert qui était cette mystérieuse personne. Il s'agit d'une cousine germaine de mon père. Elle n'avait pas d'enfants, ni de fratrie vivante, elle était veuve. Je l'avais croisé de rares fois aux évènements familiaux, et j'ai un vague souvenir de quelqu'un de gentil. La dernière fois, je pleurais ma grand-mère dans un cimetière de Dinan. Mes parents n'avaient pas beaucoup de contacts avec elle, et d'ailleurs son déménagement en Normandie n'était noté dans aucun de leurs carnets d'adresse.

Cette femme s'est éteinte en janvier dernier à Bayeux, qqs mois avant ma mère. Dans la même ville que son mari plusieurs années auparavant. Sans doute à l'hôpital. Sans doute seule. Et à à peine quelques heures de route de ma maison des Yvelines. Si j'avais su, aaah si j'avais su.... 

Sur Google Maps j'ai découvert son adorable maison en vieilles pierres au bord de la mer, son charmant jardin maintenant laissé à l'abandon. J'aurais adoré aller prendre le thé là-bas avec elle, de son vivant, lui ramasser quelques pommes normandes de son verger. En rentrant dans les détails de sa fin de vie, j'ai découvert qu'elle a du vivre après le décès de son mari bien seule, et qu'elle a du  souffler son dernier souffle bien seule aussi. Qui était à son enterrement, je m'interroge. Qui a tenu sa main pendant ses derniers instants, comment a-t-elle vécu dans cette petite maison ses années de veuvage, fêtait elle Noël seule? J'aurais pu, j'aurais pu, si seulement j'avais su. Je n'étais pas loin, sans taf et en manque de famille, mes proches le savent bien.

Etrangement, je porte depuis ce matin son deuil, maintenant que je découvre progressivement sa vie et sa mort. J'ai le cœur lourd, comme si je portais la peine de mes parents qui auraient été attristés de sa mort. Leur absence me pèse tant dans ces moments-là. Je ne peux plus leur en parler et je me sens tristement orpheline. Je ne me souviens plus de ce qu'ils me disaient d'elle lorsque j'étais enfant, tous ces souvenirs sont envolés.

J'irai sans doute visiter cette petite maison à l'occasion d'un inventaire. La connaitre mieux ma grande cousine, vaut mieux tard que jamais. J'aimerais garder un objet d'elle, qu'elle reste dans le souvenir de notre humanité. 

Cette carte chance que j'ai tiré est bien surprenante. Certes, je vais hériter de qqs deniers matériels, mais surtout cela m'inspire de nombreuses réflexions, un brin de nostalgie et de sourires à cette surprenante étape de monopoly-esque vie. Et si ca se trouve je vais également hériter des nouveaux membres de famille. Nous sommes à deux à hériter côté paternel. Moushette cherche désespérément famille bio d'adoption !

Mais ma chance c'est quoi finalement ? La santé, un taf, des toits, de la passion, des rêves, des projets. D'être aimée, d'avoir de merveilleux enfants, d'avoir une belle famille, celle de ma belle-famille toujours présente malgré les circonstances (d'ailleurs ma belle soeur revient d'ici qqs jours squatter mon chez moi parisien, ce qui promet d'excellents moments en perspective !), des amis-famille aussi. J'ai tant de cartes chances en main déjà. On s'aime, et c'est formidable.

En vrai, cette nouvelle carte m'ouvre encore plus les yeux à toutes les chances que j'ai.

samedi 30 septembre 2023

Les aidants.

Passé la cinquantaine, force est de constater que la vie change. Nos corps vieillissent, nos enfants grandissent et quittent le nid, nos parents s'affaiblissent ou quittent notre monde.

Après avoir vu les autres aider et soutenir de leur mieux leurs proches dans la maladie ou agonie, c'est à mon tour d'endosser ce rôle ô combien difficile : celui de l'aidant.

Je l'ai découvert pour mes deux parents, les accompagner du mieux que je pouvais pendant leur agonie, et ce jusqu'à leur départ. Lorsqu'on est aidant, on n'a souvent qu'une envie, aider l'autre, quoi de plus logique ! Etre à son chevet, être aux petits soins, partager le fardeau, le soulager, l'aider à sortir de sa maladie, bref jouer un rôle actif.

Mais dans certains cas, la maladie est terrée de façon tellement sournoise au creux du cerveau, que la seule façon de pouvoir aider son proche est au contraire de renoncer à cette aide active, s'effacer pour ménager son aidé, patienter, et vivre de façon agile en profitant des instant fugaces malgré toutes les incertitudes et les volte faces que génèrent un cerveau convalescent. Frustration intense, moi qui aime être au cœur de l'action et pouvoir me projeter dans des certitudes.

Aujourd'hui j'apprends qu'être une bonne aidante commence par s'aider soi-même à rester forte pour son aimé : se protéger de ses déceptions personnelles et du déni de la maladie, accompagner son deuil de l'insouciance d'avant, faire fi des incertitudes et puiser la force partout où on la trouve pour garder le cap pour ce chemin inconnu.

Aider les autres peut commencer par soi-même.

Mots pour Lala

Ce 23 mai, ma mère a quitté notre monde pour rejoindre au de-delà celui de mon père et de tous ses frères et soeurs. J'ai pu l'accompagner jusqu'au bout comme je le souhaitais, prendre le temps d'organiser les obsèques que je souhaitais (franco américano indiens !) et je fus formidablement entourée par ma famille et mes amis. 

Lien de la messe ici

Je tenais à rendre hommage à la vie exceptionnelle de ma mère, de mes parents, de leur couple international et interracial, à leur choix de vies à leur valeurs, dans ce long texte que j'avais lu lors de la messe.

When I sadly shared the news of the passing away of my mom, my dear friend Ashok from Delhi told me those wise words : “When you lose a parent, you lose a part of you, whatever is your age.” This is so true. I feel like an orphan at times, so strange at 53.

Well, instead of focusing on this sense of loss and emptiness, I try to focus on the positive, all she taught me and the example she was by leading her incredible life.

Yes, her life was quite an adventure : born in Burma, the youngest of seven siblings. Her dad was a well-known and respected doctor who died a few years after my mom’s birth, they had a happy life, 7 houses, one for each child ! And suddenly war, when my mom was 6, they had to flee Burma, leaving everything behind apart the jewelry. They walked on foot through the jungle, except my mom and my grandmother who were carried in palanquins.

They finally made it in the refugee camps of Kolkata, but my grandma passed away of malaria and one of my mom’s sister Laxmi, died of typhoid. Their grandmother brought them back to Kerala where she took care of them. They all got good education, despite their poor condition. When her grandmother passed away, Padma the eldest sister took care of them. My mom got a degree as a teacher and started teaching English in Chennai.

Her life fully changed the day she won an exchange program with a school in Chehalis, Washington state, USA. She arrived there in winter, wearing sandals and a saree, to what would be the most amazing years of her life. She did what she liked best, teaching, with all the modern facilities that existed in the USA, lived with an old lady Mrs. Bayne that treated her as her own daughter. She adored the clean and progressive USA, such a contrast with her modest childhood in India.

She led a rather free and independent life and would travel often alone back to India to visit her family. Travel by boat and train of course, and through France most of the time. During one of her trips between Le Havre and Paris, destiny made her meet the love of her life, my dad, on the platform of Gare Montparnasse…

They corresponded after that during years, sharing culture, love, doubts and hope and met whenever they can which was not very often. My Indian family was nervous about this interracial marriage but they finally did settle together in Toronto and got married. They lost a first baby by miscarriage, and decided to move to France to “take good care of the next baby”. Which they obviously did since I am here alive and kicking. The pill Distilben that my mother took during her pregnancy  thinking it could prevent miscarriages brought me to my destiny, adopting the most wonderful kids of the galaxy and filling my life with passion for adoption.

Back to my mom : they decided to stay in France, my mother stopped working to raise me, with a great nostalgia for her life in the USA. As I started my school at EAB JM, she met many other English speaking moms and started beautiful friendships. Many of you here today in this church and have always been by her side. Friendships as solid as rocks, a treasure for her, as strong as family.

My parents gave me so much during those years of childhood : a rich bicultural education, the best of international schools, skiing in the best Alp resorts, tennis in the best club, everything was the best. Though they had only one salary and we lived in a small one-bedroom flat. It was all for me, my mother literally lived for and through me. We traveled a lot, she gave me the love of nature, Fontainebleau, wild camping, and her love for extensive gardening on her balcony.

When I left Paris to study at HEI in Lille, my departure was harsh for them, especially for her. Well at the age of 50 she decided to teach again, she took a course to pass a French degree and was immediately employed by the CCI as an English teacher. What courage at the age of 50 !

Years passed by, my marriage, and most of all her 3 beautiful grandchildren Nishal, Scarlett and Gabriel. I am sure you kids will forever remember her crazy cookies, your holidays in the country house in Ury, the picnics in the camping car and so much more. Olivier and I are so grateful that our 3 children had such perfect and loving 4 grand parents : Papou, Mamie, Grand-pere and Lala and also Lucile, Patricia, Didier and so many more. We were all family and my mother loved you all so much.

 I always thought that parenting stops once a child is an adult. I was so wrong, my mother taught me so much in these last 3 years.  Let me share this with you. I was the witness during those ehpad years of my father, of the greatest of loves. Papa waiting for her every day all day long sitting on a chair in front of the ward entrance door, Mom’s eternal patience to visit him, feed him and care for him with such tenderness from both sides. Their love was so strong, so visible, so intense. Many employees of the home would come and tell me, that they had never seen such a loving couple.  I must admit it. At times, I was envious of such love. Yes, my mother taught me what is true love and courage when I was 50 : being mindful and caring, communicating and expressing their love whatever (even if he could no more speak, his eyes, their gestures of tenderness were so vibrant, so loving), and most of all, forgetting the shit and focusing on the positive.

My mother was also so mindful with all the other residents of his home, and despite her pain she would smile to all and have kind words. A great lesson of life that I tried to apply when she was her turn to be in a home.

 After my father passed away and my mother started declining, she gave me another lesson : the value of friendship. I saw it in all your cards, your frequent texting, your calls, driving from Paris despite the distance, the immediate visits from New Jersey and London after her cancer was detected. My mother had admirable friends, everlasting friendships. They were there for her till her last days.

As a conclusion, I am pretty sure that I will never stop learning from her. She will stay alive in me, and I hope to share it all with my children and with all those who are dear to me.

 As I told her a few hours before she passed away,

 “Thank you for being a great mom, I will love you forever”.

 

 














 

 

 

 


lundi 28 novembre 2022

50 ans c'est avoir 25 ans, mais avec une carte bleue ?

50 ans c'est avoir 25 ans avec une carte bleue disait à chose près Florence Foresti. 

Effectivement, les enfants grandissant et quittant le foyer, une certaine liberté d'antan de l'adolescence peut revenir dans les planning et le mood. Elle a raison la Florence, à un détail près, le quotidien des quinquas est souvent bien pris par l'accompagnement et la gestion de nos aïeux dans l'affaiblissement de leur santé, leur agonie et départ vers l'au-delà.

Cela a été le cas il y a 2 ans pour moi avec mon père : Alzheimer, hostos, gériatrie, EHPAD, déni de la maladie et à quelques jours des premiers vaccins, son départ très brutal à cause du covid pendant la période des fêtes.

2 ans après, la santé de ma mère décline, et me revoici en train de batailler avec hostos, médecins et EHPAD pour tenter de lui assurer la meilleure vie possible compte tenu de sa santé déclinante. Quoi de plus classique chez les quinquas, finalement, il m'arrive fréquemment de causer de ces sujets avec mes congénères : avant mes sujets machine à café étaient école-collège-lycée-études sup'. Maintenant on se refile les plans EHPAD, ambulanciers et hostos ! La vie quoi, son cycle, inéluctable, un grand classique prévisible pour nos âges.

Mais voilà, force d'en parler, de trainer dans les couloirs des hostos et côtoyer toubibs, psys, AS et infirmières, je ne peux que constater la situation pathétique de notre système hospitalier et médical. Manque de staff partout, et manque de staff compétent. J'en arrive à me demande si je ne devrais pas planter un tente sur le trottoir d'en face de l'hosto de ma mère ou dormir dans sa chambre comme cela se fait en Inde pour gérer au mieux les affaires de ma mère et faire mon followup de façon encore plus serrée. 

Et je ne peux pas en vouloir à ce staff sous-payée d'avoir fait capoter mon rdv crucial d'EHPAD de ce matin car ils ont totalement merdé dans la résa de son ambulance et n'ont pas géré le suivi. Ces pauvres femmes payées moins de 2000 balles et qui habitent en région parisienne, comment font-elles pour s'en sortir surtout si elles sont des mamans solos ? Et les sages-femmes, payées également avec un lance pierre on en parle? Et les profs, aussi hein ? Un prof d'anglais est payé en moyenne 1700 balles (moi qui y réfléchissais comme une possibilité de reconversion...). Aujourd'hui je me retrouve au chômage pour avoir été virée en période d'essai au bout de 5 mois, car ma vie perso (et pas que ma mère !) m'empêchait de pouvoir tout donner dans un boulot stressant et prenant. Je ne peux en vouloir à mon employeur, et franchement je ne vais pas pleurer sur mon sort, je trouverai bien un autre taf sur Paris. 

Mais je pense à tous ces fonctionnaires qui jouent des rôles cruciaux dans nos vies comme la santé des nos proches, l'éducation de nos enfants, et je me demande honnêtement comment ils bouclent leurs fins de mois surtout en région parisienne. Pourquoi des métiers aussi vitaux que profs, sages-femmes, infirmiers etc. manquent ils autant de moyens et sont si peu payés par rapport à tant d'autres tafs dans le privé finalement pas aussi vitaux pour notre société? Si ces métiers n'étaient pas si mal rémunérés, ils ne seraient pas understaffés partout... Qu'est-ce qui va si mal dans notre société pour qu'une telle injustice existe et perdure au détriment de services vitaux que sont la santé et l'éducation ?

En attendant que notre monde soit plus juste et qu'un(e) superhéros(ïne) rétablisse une meilleure rémunération à tous ces métiers vitaux en crise, je me concentre sur le positif, la nouvelle date de visite d'EHPAD pour ma mère, mes enfants qui sont au top et vont bien, mes amis éternels qui me comblent de leur amitié et leur soutien, mon engagement dans l'adoption que j'essaye de garder malgré tout, et tous ceux qui m'entourent de leur amour, leur prévenance et leur bienveillance. 

Mon chemin depuis 2 ans est parsemé de galères ; ruptures violentes persos et pros, épisodes fâcheux de toutes sortes. Mais il y a aussi beaucoup d'amour, d'espoir et des rencontres qui me font grandir et garder confiance en la beauté de la vie et qu'un jour... ça va se stabiliser !! 





dimanche 21 août 2022

Dis merci à tes enfants !

Ce sont bien les parents adoptifs qui remercient leurs enfants et non le contraire comme beaucoup d’ignorants ont tendance à le croire  !

Ce matin nous quittons Scarlett à Lille où elle démarre sa nouvelle vie d’étudiante dans des conditions optimales (dreamschool IESEG, dreamcollocation dans un dreamappart, dreamweather @ Lille !!) pour aller chercher Nishal à CDG qui revient d’un mois de stage dans le monde de la finance de Mumbai ! Dans qqs semaines Nishal attaquera ses trois ans à l’ESCP Paris (puis campus de Turin, London ?) et logera chez ma mère à Paris 15 lorsque ses cours seront à Paris.

Ah ces instants sucrés-salés des enfants qui quittent le nid. Mélanges d’émotions, bonheur-fierté-blues. Je suis si fière de leurs parcours. 

Qui aurait deviné il y a 18 ans que cette petite puce d’un orphelinat de brousse du Karnataka finirait ch’timi student dans l’école de ses rêves ? Ou que ce p’tit gringalet d’à peine 3 kg à 3 mois, lui aussi du Karnataka paumé, ferait un tel parcours de prestige pour aller vers la carrière de ses rêves dans la finance ? Quant à Gab, il continue à ecrire sa vie, et je suis certaine qu’il nous bluffera tous par le chemin qu’il prendra.

En tant que parents (un peu poule admettons-le), il est douloureux de voir ses enfants  quitter le nid malgré tout. Tourner la page d’une forme de parentalité et commencer à écrire la nouvelle n’est pas une mince affaire. Mais le faire dans de telles conditions est une chance extraordinaire. Nos enfants seront de beaux adultes et je sais qu’ils contribueront à rendre notre planète encore plus belle, par leurs actions et par tous les messages positifs qu’ils envoient. 

MERCI à tous les 3, Nishal, Scarlett et Gabriel, de nous avoir fait être les parents les plus heureux du monde. Et de continuer à le faire. Merci d’avoir dépassé toutes nos espérances de bonheur et de fierté. J’étais programmée, avec mon utérus détraqué, pour ne pas être maman, pourtant j’en suis bien une fois 3 et une maman comblée. Ma vie n’aurait jamais été complète si je n’avais pas pu être votre mère. Et cela c’est grâce à vous 3, ma chance est infinie et ma gratitude est éternelle.

Je vous aimerai pour toujours et bien au-delà.💕💕💕



samedi 16 janvier 2021

सफेद

 White. सफेद (saphed in Hindi)

I wanted to dress in white for my father’s burial as it is the custom in India when you mourn a loved one, but of course in wintery France this was not possible. Instead, I wore a white Kashmiri shawl for the symbol.
Today as our snowed Yvelines countryside takes me back to the memory of those funeral days, I suddenly realize that Mother Nature was the one bearing the white coat for my father’s demise.
How thoughtful.



jeudi 31 décembre 2020

J'étais bien en bas.

 "En 13 ans de métier je n'avais jamais vu un membre de famille descendre dans un caveau et encore moins une femme !" s'exclama l'employé des PF ! Je lui répondis un truc taquin sur le "une femme" du fond de notre grand caveau familial que j'eclairais avec mon portable...

Pour la première fois de ma vie, je pu enfin approcher ce grand-père que je n'ai jamais pu rencontrer de son vivant. Je me suis retenue pour ne pas ouvrir son cercueil pour avoir un contact physique avec lui : une caresse sur son crâne, un check ?!
Vu que j'étais la mieux placée, c'est moi qui ai pu déposer l'urne de mon père dans le caveau, auprès de son père qu'il aimait et qu'il avait perdu lorsqu'il avait 13 ans.
J'étais bien en bas avec eux, j'aurais pu y rester des heures, prendre le kf avec eux et toper le monologue, trinquer à leur santé de morts... La mort. Subtilement elle y est devenue presque bienveillante, moins terrifiante, plus sympathique en bas. Une ambiance presque cozy et conviviale. Indescriptible.
Je suis ressortie presque à regret pour rejoindre les mortels, crottée de la tête au pied de la terre imprégnée de l'ADN de mes aïeux, mon second baptême ! Lorsque j'étais en bas, une goutte d'eau avait perlé du plafond et s'était infiltrée entre mes lèvres, je m'y suis fait une plaie sur un doigt, comme s'ils me rentraient tous dans mon corps par tous les moyens pour vivre en moi !
Ressortie de là, je me suis sentie sereine, libérée et encore plus vivante que jamais, pour veiller sur mes proches, ma mère en particulier, et continuer à vivre avec fougue et passion.



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